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Malus : "Ce que l'on prend à l'automobile, il faut lui rendre" - La Provence

Après le Salon de l'auto de Marseille (organisé par "La Provence", Ndlr), Francis Bartholomé a repris la route... jusqu'au circuit du Castellet ! Le président du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA), est dans le Var aujourd'hui pour assister à la restitution de l'étude sur la filière régionale "sports mécaniques automobile et mobilité intelligente" pilotée par la Région Sud et la CCI du Var. Arrêt au stand, le temps de soulever le capot du marché auto.

Quelle est la raison de votre présence au Castellet ?

"Je suis ici au nom du CNPA, qui travaille sur les défis qui se posent à nous, professionnels des services automobiles : défi sociétal, défi digital, défi de l'évolution énergétique aussi. Sur cette question, le CNPA défend une certaine forme de neutralité technologique. Nous avons besoin de faire évoluer le parc automobile en prenant en compte les différentes possibilités qui existent. Nos métiers vont pendant encore longtemps entretenir les voitures thermiques, même si nous favorisons bien sûr les voitures électriques et à l'hydrogène. Enfin, il y a un quatrième défi, une réflexion plus large sur la mobilité qu'on essaie de cadrer. Nous travaillons avec le ministère des Transports, et proposerons des solutions dans un livre blanc qui sera publié au mois de décembre. Les élections municipales vont venir, nous avons des réponses à apporter."

Le lieu est symbolique, pensez-vous que le circuit est un lieu moteur pour l'industrie automobile ?

"Oui, tout à fait. Pour nous, déjà, le retour de la F1 au Castellet est très important, avec toute la partie industrielle en train de se mettre en place, en cette période de car bashing, où l'automobile est débattue et critiquée. Ensuite, il y a ce projet hydrogène développé sur le circuit (Hynovar, Ndlr) que le CNPA soutient."

Vous sortez du Salon de l'automobile, qui avait lieu à Marseille, quel état des lieux dressez-vous du marché régional ?

"L'état des lieux régional est peu différent du national. Le marché est en baisse de commandes d'environ 10%, car les consommateurs se demandent ce qu'ils doivent acheter : diesel, électrique, les taxes permanentes qui changent la donne, la difficulté des gens à se retrouver, savoir si le malus s'applique à la commande ou la livraison... Cela crée une incertitude, qui fait que les gens repoussent le renouvellement de leur voiture."

Le gouvernement a annoncé une grille de malus plus sévères, quel va être l'impact selon vous sur le marché ?

"Les grilles de malus, on les connaît depuis deux ans. Elles impactent la capacité à acheter, mais la vraie difficulté est qu'on change la règle régulièrement. Elle changera en janvier 2020, mais aussi en mars, avec l'entrée en vigueur des normes WLTP. Ce que j'ai dit au Premier ministre, que j'ai rencontré il y a peu, c'est qu'on est pour les malus qui pénalisent les plus grosses cylindrées pour baisser les émissions. Mais ces malus devraient servir à donner des bonus à nos compatriotes qui ont peu de moyens pour leur permettre d'acheter une voiture plus récente et ainsi améliorer le parc. Autrement dit, ce qu'on prend à l'automobile il faut qu'on le rende à l'automobile, ce qui n'est pas vraiment le cas aujourd'hui."

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé réfléchir au "déplafonnement du malus automobile". Quelle est la position du CNPA sur le sujet ?

"Je pense que c'est une mesure du dernier moment pour plaire à l'électorat "vert". Nous pensons que ça ne sert à rien, il y a suffisamment de malus."

Le CNPA pousse pour que le diesel rentre dans la vignette Crit'air 1. Peut-on s'attendre, dans le contexte actuel, à un retour du diesel ?

"Je pense qu'il n'est pas impossible que 2020 soit l'année du retour du diesel, oui. Et cela pour deux raisons : la première, est que le diesel est moins émetteur de CO2 que l'essence. La deuxième est que les moteurs diesel modernes rejettent aussi moins de NOx (émissions d'oxydes d'azote, nocives, Ndlr). Les nouvelles technologies diesel méritent d'être regardées de près avant d'être bannies, d'autant que nous ne passerons pas à l'électrique d'un coup de baguette magique."

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