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Automobile: Bruno Le Maire veut des relocalisations en échange de l'aide de l'État - Le Figaro

Des aides, oui, mais pas gratuitement. Ce lundi, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a réitéré son souhait de voir les constructeurs automobiles relocaliser une partie de leur production en France. Il a également déclaré que ce retour pourrait devenir une condition pour recevoir l'appui de la puissance publique face à la crise économique.

Sur BFM Business, le chef de Bercy s'est d'abord prononcé pour une poursuite de la transition écologique dans le secteur, et a voulu défendre la compétitivité de l'industrie nationale, en ajoutant qu'il fallait la renforcer. Il a ensuite estimé que «l'industrie automobile française a trop délocalisé» : «elle doit pouvoir relocaliser certaines productions», a-t-il ajouté.

Cette orientation pourrait être mise en avant dans le cadre du plan de relance de l'automobile : «si on dit aux constructeurs 'nous sommes prêts à vous aider, nous sommes prêts à améliorer par exemple les primes à la conversion, nous sommes prêts à regarder ce qui peut améliorer votre compétitivité sur les sites de production français', la contrepartie, ce doit être : quelles relocalisations est-ce que vous envisagez ?» a expliqué Bruno Le Maire.

Plus concrètement, en échange d'aides, notamment pour déployer la «filière de batteries électriques», le ministère pourrait demander aux constructeurs de s'engager à dire quelles «catégories de véhicules ou catégories de fabrication» ils pourraient relocaliser, pour «construire une industrie automobile plus forte» dans l'Hexagone.

Une orientation déjà connue

Ce n'est pas la première fois que le thème des relocalisations revient dans le discours de l'exécutif. En mars, Emmanuel Macron avait estimé que le coronavirus allait modifier le modèle économique en profondeur, en soulignant ses «failles» : «les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens. Je les assumerai», avait-il déclaré. De son côté, Bruno Le Maire avait considéré, fin février, qu'il faudrait «tirer toutes les conséquences» du coronavirus, un «game changer dans la mondialisation » : l'épidémie, ajoutait-il, révélait au grand jour «la nécessité impérative de relocaliser un certain nombre d'activités et d'être plus indépendant sur un certain nombre de chaînes de production».

Jusqu'ici, les aides de l'État ont été à plusieurs reprises assorties de conditions, comme la réduction des dividendes versés aux actionnaires, des efforts environnementaux pour Air France ou l'interdiction d'avoir son siège social dans un paradis fiscal. L'industrie automobile française pourrait donc elle aussi devoir respecter certaines conditions spécifiques pour bénéficier de l'appui des pouvoirs publics.

Pour le secteur, la situation est pour le moins délicate : en avril, PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel) a vu ses immatriculations de voitures particulières neuves s'effondrer (-84,3%), tout comme le groupe Renault (-83,8%), avec Dacia et Alpine, d'après les chiffres du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). L'organisation table sur une baisse de 20% du marché sur l'année, à la condition d'un plan de relance conséquent. Après la crise financière de 2008, la France, longtemps deuxième producteur automobile en Europe, a chuté au cinquième rang, victime de la concurrence étrangère mais aussi des délocalisations à l'étranger des productions françaises. Deux des modèles phare de la production nationale, les citadines Peugeot 208 et Renault Clio, ne sont ainsi plus produits en France. Et le solde commercial français des produits automobiles est déficitaire depuis 2008.

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