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Automobile. La France revient au premier plan - Ouest-France

L’alliance Renault-Nissan prend la tête des ventes mondiales au premier semestre tandis que PSA renoue avec des marges confortables. L’emploi suit, notamment en intérim.

Renault-Nissan n° 1 mondial

Renault-Nissan a pris la première place mondiale des ventes au premier semestre 2017 et pourrait bien rafler ce rang à Volkswagen sur l’ensemble de l’année. Un succès à mettre sur le compte d’une stratégie d’alliance payante. La croissance du groupe est dopée par les ventes de Nissan, l’intégration du russe Avtovaz et de Mitsubishi Motors. « Renault a réussi son implantation sur plusieurs continents – Russie, Brésil, Inde, États-Unis –, là où PSA est très européen et très exposé à un risque de retournement de croissance en Europe », explique l’économiste Bernard Jullien.

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Marge confortable pour PSA

« Nous ne sommes pas dans une course aux volumes, explique-t-on chez PSA. L’important est la rentabilité des ventes. » Objectif atteint au premier semestre, avec une marge de 7,3 %. Le rachat finalisé d’Opel-Vauxhall, ex-filiales européennes de l’américain General Motors, devrait tout de même lui faire grimper une marche sur le podium mondial.

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Des bénéfices records

Renault-Nissan et PSA (qui intègre Peugeot, Citroën et DS) ont annoncé des bénéfices records pour le premier semestre 2017 respectivement 2,4 milliards et 1,25 milliard. « Nous avons vécu une expérience de quasi-mort il y a cinq ans », rappelait le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, en juillet. PSA était au bord de la faillite en 2012. Un groupe désormais « sur la bonne voie », en dépit de difficultés en Chine.

Et en France ?

Les ventes ont été spectaculaires en juillet, selon le Comité des constructeurs français d'automobiles. 10,9 % de plus par rapport au même mois en 2016. Soit 147 519 véhicules vendus en 2017, contre 132 999 en 2016. Nouveauté : les ventes sont portées par les particuliers, et non plus par les professionnels (entreprises et location longue durée). Les constructeurs français tirent leur épingle du jeu : + 13,1 % pour Renault-Nissan et + 12,7 % pour PSA.

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Seule DS enregistre une chute de 18 % et la marque low cost Dacia, du groupe Renault-Nissan, stagne. Au total, depuis le début de l'année, les ventes de voitures neuves ont augmenté de 3,8 %. Un chiffre encourageant qui permet au CCFA de revoir les perspectives de croissance sur l'année. En janvier, le comité tablait sur 2 %, contre 3 à 4 % aujourd'hui.

Quid de l'emploi ?

Depuis le début de l'été, PSA a annoncé une série de créations d'emplois en CDI : une dizaine à Caen, 25 à Charleville-Mézières (Ardennes), ou encore 10 à Rennes. Mais l'essentiel des créations est en intérim : 520 à Rennes pour accompagner le succès de la 5008. Le dossier GM & S montre néanmoins que nombre de sous-traitants restent fragilisés.

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Et côté syndical ?

On tempère... Fabien Gâche, délégué CGT chez Renault, déplore des chiffres obtenus au détriment des conditions de travail : « L'accord de compétitivité en 2013 aboutit à plus de précarisation, un rythme de travail intensifié, une baisse du pouvoir d'achat alors que la rémunération des dirigeants ne fait que croître. » À la CFDT, Franck Daout loue les bons résultats mais note qu'ils sont surtout le fait des partenaires de Renault au sein de l'alliance.

« La sortie du diesel ne freine pas les constructeurs français »

Entretien avec Bernard Julien, directeur du Groupe de recherche sur l'automobile Gerpisa.

Y a-t-il des raisons d'être optimistes pour le marché auto en France ?

Il se tient bien et dans des conditions favorables aux constructeurs français. Les parts de marché vont croître sur l'année 2017. En juillet, les Français s'en tirent mieux que sur les mois précédents. Le marché reste bien implanté en France, contrairement à l'Allemagne et au Royaume-Uni. Tout le monde attend 2018 pour voir si on a atteint un pic de ventes, qui serait annonciateur d'une baisse.

Pourquoi les constructeurs français tirent-ils bien leur épingle du jeu ?

Des modèles moyenne gamme à destination des ménages, en particulier chez PSA, sont très en phase avec le marché. C'est le cas de la 3008 qui fait un tabac. De la C3 aussi, malgré les craintes de PSA que Citroën ne plonge. Il donne espoir au réseau Citroën qui a souffert ces dernières années. Le marché change par rapport aux années de crise : le moyen-de-gamme était atone, alors que le haut-de-gamme et le low cost fonctionnaient bien. C'est le contraire aujourd'hui.

Peut-on croire à ces chiffres quand on sait que les constructeurs les gonflent avec leurs ventes aux loueurs et aux entreprises ?

Il faudra, bien sûr, voir quelle est cette part artificielle des ventes, mais il semble que c'est bien la demande des ménages qui a tiré le marché. Contrairement à l'année dernière où le marché s'orientait vers les entreprises.

Comment expliquer le succès de la 3008 ?

C'est un SUV familial avec des caractéristiques flatteuses, tout en étant positionné sur un prix auquel les Français peuvent encore à peu près se payer une voiture. Tous les loueurs longue durée l'ont mise en catalogue, ils se sont laissé convaincre qu'elle aurait un bon prix de reprise. Le véhicule est demandé au-delà des espérances de PSA. C'est important pour Rennes, car la 5008, assemblée à la Janais, est une sorte de version sept places de la 3008. Le modèle est en train de faire des scores qui s'alignent sur la 3008, il y aura des volumes à produire pour Rennes.

L'impact de la sortie du diesel reste limité...

On craignait que cela nuise aux constructeurs français, en particulier à PSA, de tradition très diesel. Mais les ménages choisissent des modèles essence et les constructeurs français ne semblent pas en pâtir. Leur offre de motorisation essence n'est pas à la traîne par rapport à la concurrence. Le groupe PSA est même obligé d'aller chercher des moteurs en Chine parce qu'il n'a pas, pour l'instant, les capacités de production en Europe pour satisfaire cette demande.

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