
C'est un énième report que doivent à nouveau encaisser les salariés de GM&S. Le tribunal de commerce de Poitiers se prononcera jeudi sur la reprise de l'équipementier automobile GM&S Industry, ont annoncé lundi les délégués syndicaux. Les parties prenantes au dossier étaient convoquées pour une dernière audience au tribunal afin d'entendre l'avis du comité d'entreprise sur l'unique offre de reprise de l'usine de La Souterraine (Creuse). C'était la dernière condition imposée par le juge avant qu'il ne délibère.
"C'est un épisode judiciaire mais ce n'est pas l'épilogue du combat", a dit à Reuters l'avocat des salariés, Jean-Louis Borie. "Pour que le projet se fasse, il faut une reprise pacifiée et la question du nombre d'emplois repris reste la condition d'une reprise pérenne."
L'offre du groupe GMD propose de reprendre 120 salariés sur 277, ce qui "est beaucoup trop peu", selon le comité d'entreprise qui a rendu un avis défavorable vendredi. "Il y a 157 blessés qui vont rester sur le carreau", précise Yann Augras, délégué syndical. "Ces gens-là, il ne faut pas qu'ils repartent une main devant, une main derrière, avec une malheureuse (indemnité) légale de 15.000 euros, surtout quand ils ont donné 30 ans de leur vie à la boîte."
Les salariés espèrent encore faire évoluer l'offre, en particulier sur la question des indemnités supra-légales, pour l'instant inexistantes. Ils prévoient de mener des actions mardi en région parisienne en ciblant des sites qui appartiennent à PSA et Renault, les principaux donneurs d'ordres de l'usine.
Si les salariés disent continuer "le combat", le juge viendra mettre un terme à la saga judiciaire du premier conflit social d'Emmanuel Macron, caractérisé par des négociations particulièrement houleuses. Les salariés, qui tiennent les constructeurs automobiles en partie responsables de l'échec financier de GM&S, ont multiplié les actions pour se faire entendre. En juillet, ils ont bloqué pendant deux jours le site de PSA de Sept-Fons (Allier), ainsi que celui de Renault à Villeroy (Yonne).
Le repreneur, de son côté, a assorti son offre de clauses suspensives qui n'ont été levées qu'à la fin du mois de juillet. Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, est intervenu à plusieurs reprises pour trouver une issue au dossier. Il a, entre autres, demandé à PSA et Renault d'augmenter leurs commandes pour les années à venir. Il a également promis au repreneur un investissement de cinq millions d'euros pour moderniser le site.
(avec Reuters)
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