Automobile. Peugeot renonce aux 24 Heures du Mans

Le constructeur français était enclin à revenir dans la discipline. Finalement il n’en sera rien, les efforts se porteront sur le rallycross.

Sale temps pour l’endurance. Après Porsche, qui avait annoncé en juillet dernier son intention de mettre un terme à son engagement en LM P1 à la fin de la saison 2017, c’est Peugeot qui annonce clairement qu’un retour en endurance n’est plus d’actualité.

Le constructeur français n’avait pas caché ces derniers temps qu’ils suivaient avec attention les évolutions de la discipline. Interrogé début septembre à Lohéac lors de la manche française du championnat du monde de rallycross, Bruno Famin, le directeur de Peugeot Sport, avait affirmé que l’endurance était la priorité n°1 de la firme française. Il avait laissé entendre que la décision était suspendue à l’accord du comité exécutif de la marque, prévu fin septembre.

Ce dernier n’a pas retenu le projet dessiné par Bruno Famin et son équipe. Par contre, il a décidé de donner plus de crédit au rallycross qui à l’horizon 2020 va passer en mode électrique et dont les coûts sont beaucoup moins onéreux et le retour sur investissements plus rapide.

« La marque veut s’engager dans un nouveau challenge avec l’idée d’accompagner sa propre transition énergétique mais aussi pour créer un lien fort et unique avec de nouveaux clients et la nouvelle génération. Le E-WRX répond parfaitement à cette stratégie. Notre ambassadeur Sébastien Loeb nous épaulera dans cette nouvelle aventure audacieuse », a expliqué Jean-Philippe Imparato, le directeur général de Peugeot.

La fée électricité va-t-elle tuer les 24 Heures ?

Avec le départ d’Audi, l’endurance avait montré qu’elle était à un carrefour de son existence. Plus encore avec le départ de Porsche. Si, en juin dernier, les dirigeants de l’Automobile Club de l’Ouest avaient tracé les grandes lignes « électriques » du futur règlement 2020, cela avait toutes les allures d’un appel du pied désespéré dans un univers du sport automobile qui immanquablement prend un virage vers l’électrique. Même si la pertinence de ce virage peut poser question, il n’empêche qu’il est bel et bien réel et dans ce contexte, l’ACO ne peut que déplorer que les acteurs de ses épreuves aillent voir ailleurs si l’herbe est plus verte.

Dans un communiqué, l’association créatrice des 24 Heures du Mans a encaissé la nouvelle. « L’Automobile Club de l’Ouest a appris la décision de Peugeot d’intensifier son programme dans une série, autre que l’endurance. Nous ne pouvons que l’accepter et leur donner rendez-vous dans les années qui viennent pour leur prouver l’intérêt de notre discipline, le bien-fondé du virage emprunté par l’endurance, tant en matière de coûts que de technologie retenue, que d’autres constructeurs et d’autres équipes engagés à nos côtés, leur démontreront alors. »

Dans un environnement où l’on annonce la hausse du diesel, la volonté de changer la physionomie du parc automobile et où la Chine a un désir étatique de voir l’électricité émerger rapidement, il apparaît logique que les constructeurs répondent à ces perspectives par des réponses adéquates. Aujourd’hui, l’endurance ne leur en fournit pas. L’ACO en est conscient. « C’est le cycle naturel en endurance, nous nous y adaptons et réagissons en conséquence. Plus que jamais, nous sommes constructifs, impliqués dans l’attractivité de l’endurance, dans un contexte global changeant. » Le futur proche n’est peut-être pas réjouissant. Les 24 Heures du Mans en ont vu d’autres.

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