
De l'autre côté du globe, ils appellent ça « Carmaggedon ». Une manière toute hollywoodienne de déplorer la fin de la production automobile en Australie. « Dans notre histoire récente, on n'avait jamais vu la chute d'une industrie entière. C'est pourtant ce qui est en train de se passer », constate John Spoehr, professeur à l'université d'Adelaïde, dans la presse locale.
Cette semaine, la dernière usine du pays, celle d'Holden, ferme sa ligne, laissant près d'un millier de salariés au chômage. General Motors, propriétaire de la marque locale historique depuis la Prohibition, ne fait que suivre le mouvement enclenché ces dernières années par ses concurrents. Seule, elle ne pouvait disposer d'un tissu de sous-traitants performants.
Déjà Ford et Toyota...
Début octobre, c'était l'usine Toyota d'Adelaide qui s'était tu après avoir sorti une dernière Camry. Pour rappel, le site de 2.500 salariés, construit en 1963, était le premier du constructeur hors du Japon. Mais c'est bien Ford qui avait lancé la manoeuvre en 2014, en fermant ses deux usines australiennes et en supprimant ainsi 1.200 postes. A lui seul, le marché local, qui tutoie le million d'unités annuel, n'était pas suffisant pour faire tourner autant usines. Et les options à l'export étaient limitées...
D'après les constructeurs, il n'était plus possible de faire face à la concurrence des pays d'Asie du sud-est, qui offrent des coûts salariaux bien moins élevés. PSA cherche ainsi à s'implanter en Malaisie pour couvrir le marché régional. A croire le Boston Consulting Group, les salaires des ouvriers australiens sont plus élevés qu'en Allemagne ou qu'en Suisse, après une hausse de 75 % en dix ans.
Le gouvernement australien a par ailleurs mis un terme ces dernières années à un coûteux dispositif de soutien à l'industrie, après plus de 30 milliards de dollars australiens dépensés en vingt ans. « Ce sont des jours tristes pour le pays. Les gens ont arrêté d'acheter les berlines fabriquées ici. Les industriels n'ont pas fermé leurs usines à cause de la fin de l'aide d'Etat », défend Malcom Turnbull, le premier ministre australien
200.000 emplois
Selon les calculs de l'université d'Adelaïde, quelque 200.000 emplois ont été supprimés en vingt ans, en comptant les vendeurs de voitures et les équipementiers automobiles. A son apogée dans les années 1970, le secteur automobile australien produisait plus de 450.000 voitures par an. Presque trois fois plus qu'en 2016.
https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/030700626962-clap-de-fin-pour-lindustrie-automobile-australienne-2123535.phpBagikan Berita Ini
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