Avec les premiers frimas d’automne viennent aussi quelques retours sur terre. Six mois après l’élection d’Emmanuel Macron, son ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, doit manger son chapeau, au nom du réalisme. En l’état actuel de notre consommation, baisser la part de la production d’électricité nucléaire de 80 % à 50 % dès 2025 n’est pas possible sans ouvrir en masse des centrales thermiques, à charbon, pétrole ou gaz. Pas bon pour les émissions de CO2 et la lutte contre le réchauffement climatique. Alors, au nom d’un rationnel environnemental, mais aussi économique, on repousse l’échéance.
C’est aussi au nom d’une certaine realpolik que le ministre des affaires étrangères allemand, Sigmar Gabriel, monte au créneau, à Bruxelles, pour défendre son industrie automobile. S’adressant directement au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, il s’est fermement opposé à tout durcissement des objectifs d’émissions polluantes des voitures à l’échéance, là aussi, de 2025. Une annonce était attendue pour jeudi 9 novembre.
« Il est très important pour moi de ne pas étouffer le pouvoir d’innovation de l’industrie automobile par une législation européenne par trop stricte », plaide le ministre. Le pays où les écologistes sont parmi les plus puissants d’Europe, celui qui, le premier, a tourné le dos au nucléaire au nom de l’environnement, fixe la limite de ses ambitions environnementales : la santé de l’économie allemande. Avant celle de ses concitoyens, diront les mauvaises langues.
Un équilibre fragileIl faut dire que l’industrie automobile est au cœur de la compétitivité du pays. Elle représente à elle seule 13 % du PIB, soit plus que le poids de toute l’industrie française dans notre PIB, emploie plus de 800 000 personnes et compte pour près de 20 % de toutes les exportations du pays. Une voiture sur dix dans le monde est assemblée en Allemagne. Un équilibre que Sigmar Gabriel sait fragile. Il lui...
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