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Nouveau coup dur pour la filière automobile française

Maike Automotive, 1450 salariés, cherche repreneur désespérément.  Placé en procédure de sauvegarde début août, cet équipementier automobile de la vallée de l'Arve, en Haute-Savoie, n'est toujours pas tiré d'affaire. Alors que les administrateurs judiciaires s'étaient lancés en octobre dans la recherche active d'un candidat à la reprise, les sept lettres d'intention reçues la semaine dernière ne se sont pas révélées satisfaisantes. Trop floues, ou trop partielles. Seules deux d'entre elles portaient sur l'ensemble du groupe, qui compte quatre sociétés (Précial, Frank & Pignard, EM Technologies, et Peugeot Japy), mais « elles doivent encore être précisées », indique Michel Maire, dirigeant par intérim depuis août. « En outre, nous avons été étonnés de ne pas voir d'équipementier étranger s'intéresser au dossier ».

Les administrateurs judiciaires ont donc envoyé une centaine de courriers ciblés à des concurrents internationaux de Maike Automotive, espérant susciter de nouvelles marques d'intérêt. « Le Tribunal de Commerce fixera une date limite de dépôt des offres, cette fois engageantes, qui pourrait être autour du 10 janvier », poursuit Michel Maire. En attendant, une audience doit se tenir le 5 décembre.

De graves problèmes de gestion

Il n'y a pas de temps à perdre, car Maike Automotive a grand besoin d'être repris en main. Le carnet de commandes a beau être plein, le groupe souffre de graves problèmes de gestion, qui l'ont précipité dans le rouge : 15 millions d'euros de pertes l'an dernier, pour 236 millions de chiffres d'affaires, et sans doute l'équivalent cette année malgré une hausse des revenus, à plus de 250 millions. « C'est l'histoire assez classique d'une entreprise qui s'est trop focalisée sur son développement, au détriment du pilotage quotidien », explique Michel Maire, spécialiste des redressements d'entreprise. Créée par Barthélemy Gonzales et Philippe Mallet, Maike Automotive a multiplié son chiffre d'affaires par dix en dix ans, à coups d'acquisitions, « quasiment une par an jusqu'en 2014 », poursuit-il.

Spécialisé dans les pièces pour turbocompresseurs, pour systèmes de transmission ou de gestion des fluides, disposant d'usines en Hongrie, en Chine et en Inde, le groupe compte de grands noms parmi ses clients : PSA, Volkswagen, General Motors ou Bosch, etc. « Mais l'entretien des équipements a été négligé, et de nombreux problèmes n'ont pas été réglés », poursuit Michel Maire. Pannes, problèmes de qualité, ou retards accumulés ont fini par peser lourdement sur les comptes. « La bonne nouvelle, c'est que c'est réparable » avance le dirigeant.

Emplois pas menacés

Les actionnaires actuels (Naxicap, à 41 %, bpifrance, à 12 % , le fondateur Barthélémy Gonzales, à 26 %, et l'industriel retraité Patrick Mermillod, à 17 %) souhaitent passer la main. Selon Michel Maire, les 1.450 emplois (dont 450 intérimaires) ne sont pas menacés, bien au contraire. « Nous cherchons actuellement à recruter au moins 30 intérimaires supplémentaires, mais la situation de l'emploi est tellement tendue dans nos régions que nous ne trouvons pas ! », s'alarme-t-il. Le ministère de l'Economie suit en tout cas le dossier de près. « Nous serons attentifs à ce que tous les emplois soient repris », dit-on à Bercy. Les finances de la société lui permettent de tenir jusqu'à fin janvier 2018.

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