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Automobile : et si l'hydrogène était le le carburant du futur ?

Une 7e station de recharge vient d'être inaugurée en France où une flotte de taxis utilise déjà ce carburant prometteur.

Et de sept ! La France compte désormais sept stations de recharge destinées aux véhicules équipés de piles à combustible, fonctionnant à l'hydrogène. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a inauguré jeudi à Orly (Val-de-Marne) une nouvelle station, fruit d'un partenariat entre Air Liquide et la start-up Hype, qui exploite une flotte de taxis roulant grâce à cette énergie.

La technologie de l'hydrogène — qui permet de produire de l'électricité en continu en transformant le gaz par électrolyse inversée — va-t-elle enfin trouver sa place dans l'automobile, à côté des technologies historiques (diesel et essence) ou plus innovantes (hybride, électrique ou gaz naturel) ?

Des performances exceptionnelles...

« Chaque nouvelle station de recharge favorise son développement, analyse Pierre-Etienne Franc, directeur initiative hydrogène d'Air liquide. Même si nous n'en sommes qu'au tout début, que ce soit dans l'automobile, l'industrie, l'énergie, les transports ou le chauffage. Selon nos prévisions, l'hydrogène représentera 18 % de la consommation d'énergie primaire (NDLR : disponible avant toute transformation, comme le bois, le charbon, le gaz naturel, le pétrole ou les énergies renouvelables) d'ici à 2050. Son utilisation permettra de réduire de 20 % les émissions de CO2, l'hydrogène ne rejetant que de la vapeur d'eau. »

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Dans l'automobile, les performances de l'hydrogène donnent le tournis. « Il faut seulement trois à quatre minutes pour faire un plein de 5 kg , explique Cédrick, chauffeur de l'un des taxis franciliens Hype. Cela ne coûte qu'une quarantaine d'euros et permet de parcourir jusqu'à 600 km. » Des distances multipliées par deux ou trois par rapport à un véhicule 100 % électrique classique. « De quoi concurrencer à terme une motorisation comme le diesel, destinée à la base aux gros rouleurs, au transport routier ou aux flottes d'entreprise », s'enthousiasme Pierre-Etienne Franc.

... des prix élevés

Aujourd'hui, seuls trois constructeurs, tous asiatiques — Hyundai et son ix35, Toyota et sa Mirai, Honda avec la Clarity — commercialisent des véhicules roulant à l'hydrogène. Leur prix peu accessible (autour de 60 000 €) explique que seulement quelques milliers d'exemplaires circulent en Europe, aux Etats-Unis et au Japon. Mais ils pourraient représenter 2 % du parc mondial, soit 22 millions de véhicules, d'ici à 2032.

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Pour l'instant, les français Renault et PSA se contentent « de faire de la veille sur le sujet ». « Dès 1998, nous avons investi dans la recherche et le développement, explique-t-on en revanche chez Hyundai. Ce qui nous a permis de concevoir un Santa Fe Fuel Cell en 2000, puis un Tucson FC en 2004, et un tout premier ix35 FC en 2012. » Résultat : après une commercialisation dans onze pays européens en 2014, le constructeur sud-coréen s'inscrit comme l'un des leaders dans cette technologie.

« Nous préparons la suite, reprend-on au siège de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine). Le nom du successeur de l'actuel ix35 FC, qui équipe une grande partie des taxis Hype, sera révélé en janvier au salon des nouvelles technologies de Las Vegas et commercialisé en France mi-2018. » La course à l'hydrogène est donc lancée.

Les constructeurs français réticents


« Pour le moment, nous effectuons un travail de veille technologique », élude-t-on au siège de Renault, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Même son de cloche chez PSA (Peugeot-Citroën-DS). Une réticence qui s'explique « par des tentatives dans les années 2000, qui se sont plus ou moins soldées par des échecs et les ont poussés à privilégier le 100 % électrique, explique François Moisan, directeur de la stratégie à l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Pour le moment, en France, l'hydrogène ne fait pas consensus. » Mais le récent rachat de l'allemand Opel par PSA pourrait changer la donne. « Des centres de compétences seront mis en place au siège d'Opel , explique un porte-parole de PSA. Ils travailleront notamment sur la pile à combustible et les carburants alternatifs comme le GPL (gaz de pétrole liquéfié) ou le gaz naturel pour véhicules. » Le groupe français Air liquide, spécialiste mondial des gaz industriels, lui, y croit dur comme fer. Il a créé en janvier 2017 un Conseil de l'hydrogène réunissant 18 industriels français et internationaux.

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