
Le secteur automobile est bien entré dans une nouvelle ère. Le prochain salon de Detroit , grand rassemblement américain de l'industrie, qui débutera le 20 janvier, accueillera en effet pour la première fois une exposition dédiée aux carrières dans l'automobile. Aux côtés des nouveaux modèles à venir pour 2018, les visiteurs pourront donc se renseigner sur les opportunités d'emploi dans un secteur fortement chahuté ces derniers temps. Certains constructeurs se sont même achetés des espaces de publicité sur le salon pour tenter de recruter sur des métiers spécialisés et des salles seront réservées aux entretiens d'embauche...
C'est que la nature même des emplois a profondément changé. Les Ford, Chrysler et autres General Motors sont désormais en compétition avec les géants de la Silicon Valley pour recruter les meilleurs ingénieurs et data scientists, pour développer les logiciels équipant les véhicules, travailler sur la voiture autonome... Alors que le taux de chômage américain est au plus bas, autour de 4 %, la pénurie guette dans un certain nombre de domaines.
L'échec des relocalisations
A l'inverse, après être reparti à la hausse entre 2009 et 2016, l'emploi dans les usines marque de nouveau le pas. Malgré la promesse de Donald Trump de relocaliser des usines aux Etats-Unis et la confirmation par Toyota et Mazda, ce mercredi, d'ouvrir une nouvelle usine dans l'Alabama employant à terme 4.000 personnes, le nombre d'ouvriers de l'automobile dans le pays est passé de 211.000 en décembre 2016 à 203.000 en octobre (- 3,7 %), selon le Bureau des statistiques du Secrétariat au Travail. C'est encore plus que durant les années de crise, mais à ce rythme, le plus bas de décembre 2009, à moins de 150.000 employés, ne tardera pas à être atteint.
Car la tendance pourrait être durable. La robotisation des usines est déjà largement entamée. Face au recul des ventes, plusieurs constructeurs ont mis au chômage partiel certains de leurs ouvriers, à l'automne. Ils pourraient être tentés de le faire de nouveau cette année. Les projets de relocalisation semblent, eux, en suspens. En décembre, Ford a annoncé qu'il implanterait finalement un nouveau site au Mexique , pour sa future voiture électrique, après avoir promis de rapatrier ces emplois à Flat Rock, dans le Michigan. Cette usine accueillera plutôt un « centre d'excellence », dédié à des technologies plus poussées... mais nécessitant moins de personnel.
https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/0301122723901-lautomobile-americain-na-pas-resolu-lequation-de-lemploi-2143789.phpBagikan Berita Ini
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