
L'onde de choc du « diesel bashing » touche aussi l'occasion. Alors que la part du diesel dans les ventes de voitures neuves est tombée sous la barre des 50 % l'an dernier dans l'Hexagone (à 47,3 %) , cette motorisation autrefois vedette perd également des points sur le marché de la seconde main. Selon le baromètre d'AutoScout24, qui fait référence, il s'est vendu l'an dernier 91.000 voitures diesel de moins qu'en 2016 (-2,4 %), alors que le marché de l'occasion a lui même progressé de 0,7 %, à un niveau record de 5,7 millions de transactions. Les motorisations diesel restent certes les plus vendues, mais leur part de marché a encore accusé un net recul en 2017, à 64,5 %. Et la chute s'est poursuivie en janvier, à 63,9 %. La part du diesel était de 68 % en 2012.
Décalage offre-demande
Si la baisse sur le marché de la seconde main est bien moins brutale que pour les voitures neuves, c'est parce que l'offre de véhicules à essence ne suit pas. « Les occasions d'aujourd'hui sont les voitures neuves d'il y a 4 ou 5 ans : il s'agit donc à 70 % de motorisations diesel », souligne Guillaume Paoli, cofondateur d'Aramis Auto, un site de ventes de voitures d'occasion en ligne. « Or il y a tellement de communication négative sur le diesel que les gens deviennent réticents, même si c'est irrationnel économiquement ».
Le diesel reste intéressant financièrement pour les gros rouleurs, et les modèles récents ne sont pas plus polluants que l'essence. Mais la crainte de se voir interdire l'accès à certaines villes , ou d'avoir du mal à revendre sa voiture dans quelques années, plombe la demande pour le diesel. « Sur notre site, le diesel ne représente plus que 51 % des recherches, mais encore 78 % de l'offre », indique Vincent Hancart, directeur général d'AutoScout24 France.
Baisse des transactions
Ce décalage commence à se voir sur les prix. Chez AutoScout24, ceux du diesel n'ont pas vraiment bougé, mais ceux de l'essence ont commencé à grimper. « Sur certains modèles l'essence est devenue plus chère que le diesel, alors qu'en principe c'est l'inverse », dit Vincent Hancart. Sur les petites voitures urbaines, en particulier, le diesel a nettement perdu son avantage sur l'essence depuis que le gouvernement a entrepris de rééquilibrer la fiscalité à la pompe . « Chez nous, les prix des citadines diesel ont en moyenne perdu 12 % en dix-huit mois », dit Guillaume Paoli, qui souligne toutefois que, « sur l'ensemble du marché, on peut parler d'effritement, pas d'effondrement ».
Mais surtout, l'insuffisance d'offre sur l'essence se traduit par une baisse des transactions. « Les acheteurs préfèrent attendre, ils continuent à chercher plutôt que d'acheter du diesel. Les délais de vente s'allongent, et certains modèles ne se vendent tout simplement plus », note Vincent Hancart. Depuis trois mois, le marché de la seconde main ne cesse de chuter : -9,6 % en novembre, -13,3 % en décembre, et -7,1 % en janvier, selon le même baromètre. Les professionnels espèrent maintenant que la prime à la conversion, étendue depuis le 1er janvier dernier à l'occasion, permettra d'inverser la tendance.
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