Search

Carlos Ghosn, le globe-trotter qui a conquis la planète automobile

Carlos Ghosn le 13 mars 2013 à Boulogne-Billancourt ( AFP/Archives / Lionel BONAVENTURE )
Carlos Ghosn le 13 mars 2013 à Boulogne-Billancourt ( AFP/Archives / Lionel BONAVENTURE )

Carlos Ghosn, qui a obtenu jeudi le feu vert pour un nouveau mandat de PDG de Renault, est un dirigeant globe-trotter, à la tête d'une alliance franco-japonaise inédite qu'il a hissée au premier rang mondial de l'automobile.

Patron de Renault depuis 2005, il a conquis la confiance des actionnaires par la force des résultats obtenus tant au sein du constructeur français que de son partenaire japonais, Nissan. "Un leader est d'abord quelqu'un qui apporte de la performance", assure-t-il.

L'Alliance Renault-Nissan, élargie en 2016 à Mitsubishi, est devenue numéro un des ventes l'an dernier avec 10,6 millions d'automobiles, plus que Volkswagen et Toyota.

Sous l'impulsion de Carlos Ghosn, le groupe aux finances désormais solides a été le premier à investir massivement dans la voiture électrique, dont il est leader mondial. Après l'avoir moqué, la concurrence a suivi récemment, voyant le marché décoller.

M. Ghosn, PDG de l'Alliance et président des conseils d'administration de Nissan et Mitsubishi, est la clé de voute d'un groupe aux équilibres subtils. Il combine des gouvernances d'entreprise distinctes, pour respecter les particularités culturelles, tout en partageant ses capacités industrielles afin de dégager des économies d'échelle comparables à celles d'une société intégrée.

Le géant industriel franco-japonais regroupe dix marques (dont Dacia, Lada, Samsung Motors, Alpine...). Il compte 470.000 salariés et 122 usines sur tous les continents.

Mais le fonctionnement de cet ensemble, qui repose sur des prises de participation croisées, non majoritaires, pose des questions sur sa viabilité au-delà de l'ère Ghosn.

Ce Franco-libano-brésilien, qui aura 64 ans début mars, parcourt le monde depuis son enfance. Son itinéraire entre le Brésil, le Liban, la France, les Etats-Unis et le Japon, a fait de lui un polyglotte capable de passer facilement d'une culture à l'autre.

Il se décrit comme un bourreau de travail, particulièrement matinal. Au siège de Renault, à Boulogne-Billancourt, il arrive généralement à 07H30 "après avoir déjà travaillé quelques heures".

- "Cost killer" -

Surnommé le "cost killer" ("tueur de coûts"), il s'est fait une spécialité de transformer des entreprises au bord de la faillite en sociétés très rentables.

Son défi actuel est du superviser la remise sur pied de Mitsubishi Motors qui a été impliqué dans un scandale de fraude. Il est vénéré au Japon, où il est devenu héros de manga, depuis qu'il a redressé Nissan après sa prise de contrôle par Renault en 1999.

En France, il a parfois été accusé de privilégier les intérêts japonais ou d'avoir une gestion trop financière. Les critiques se font cependant moins fortes depuis que Renault a recommencé à créer des emplois dans le pays.

Sa réussite au niveau de l'Alliance est "indéniable", juge Bruno Azière, délégué central CFE-CGC, premier syndicat de la marque au losange, mais "on aurait aimé qu'il cherche un peu plus à se faire apprécier du pays d'origine de son entreprise, la France".

Ses collaborateurs saluent son charisme et sa qualité d'écoute. Mais M. Ghosn, allure hiératique voire sévère, s'est séparé ces dernières années de plusieurs "numéros deux", dont Carlos Tavares, qui avait affiché son ambition de lui succéder... avant de devenir le patron du groupe rival PSA.

Les relations ont été parfois orageuses avec l'Etat français qui possède 20% des droits de vote chez Renault. L'actionnaire public avait voté l'an dernier contre une résolution sur sa rémunération, soit 7,25 millions d'euros.

Le gouvernement socialiste français et M. Ghosn s'étaient accrochés en 2015 sur la question des droits de vote doubles pour les actionnaires de long terme, vue par Nissan comme une atteinte aux équilibres de l'Alliance.

Diplômé de Polytechnique (X-Mines), ce père de quatre enfants, né au Brésil dans une famille d'origine libanaise, a débuté son parcours chez Michelin où il a gravi les échelons, jusqu'à une fonction de numéro deux. C'est en 1996 qu'il est recruté chez Renault par le patron Louis Schweitzer qui envisage d'en faire son successeur.

Il a gardé des liens avec le Liban, où il a étudié chez les Jésuites et où il possède un vignoble, mais souhaite continuer de voyager toute sa vie. "C'est quand je me déplace que je me sens le plus à la maison" dit-il.

Let's block ads! (Why?)

http://www.boursorama.com/actualites/carlos-ghosn-le-globe-trotter-qui-a-conquis-la-planete-automobile-750d8536e8900295aab1471e4eae4c40

Bagikan Berita Ini

Related Posts :

0 Response to "Carlos Ghosn, le globe-trotter qui a conquis la planète automobile"

Post a Comment

Powered by Blogger.