
On ne prête qu'aux riches, et c'est à nos deux champions qu'on prête en ce moment des intentions de racheter Fiat l'italien, lui-même ayant avalé Chrysler. Renault, tout d'abord, qui tourné la page Ghosn, fort de sa place de numéro 1 mondial avec un peu plus de dix millions de voitures vendues l'année dernière et de sa gouvernance rénovée. Peugeot-Citroën ensuite, à moins de quatre millions de véhicules, mais qui a réalisé une année exceptionnelle, d'autant plus remarquable qu'il a eu à gérer l'intégration de l'allemand Opel, racheté il y a 18 mois.
Dans ce monde de l'auto en pleine turbulence, avec la remise en cause brutale et, franchement, un peu saugrenue, du diesel, la France a deux industriels de premier plan. Pourquoi les constructeurs cherchent-ils à fusionner ? Il y a deux raisons. Cela permet de mutualiser les dépenses, c'est-à-dire de faire des économies. La recherche par exemple, sur les moteurs de demain, sur les véhicules autonome. Si on la partage, ça coûte moins cher.
Les achats de composants, de pneus par exemple : si on achète de plus gros volumes, on obtient de meilleurs prix. Et ensuite, une fusion peut vous donner accès soit à une partie de la gamme que vous ne possédez pas, le haut de gamme par exemple, soit accès à un marché sur lequel vous n'êtes pas présent. Mais il y a aussi des coûts considérables.
Fusionner deux entreprises : une désorganisation énorme
Fusionner deux entreprises, c'est une désorganisation énorme, sauf si l'une des eux prend un ascendant clair et sans discussion. Mais faute de cela, deux fusions sur trois échouent, et particulièrement dans l'automobile, qui sont des entreprises à très forte culture. Renault Volvo par exemple, a échoué dans les années 1990. Ou Mercedes Chrysler, dans les années 2000.
Quel serait l'intérêt d'une fusion avec Fiat ?
Pour Peugeot-Citroën, le problème stratégique N°1, malgré ses succès récents, c'est la concentration excessive de ses ventes en Europe. Le constructeur y écoule les trois quarts de ses volumes, ce qui le rend trop dépendant de la conjoncture sur le Vieux continent.
Avec Fiat-Chrysler, il achèterait un accès sur le marché américain, avec une marque prestigieuse et rentable, c'est Jeep, qui fait l'essentiel des profits du groupe. Mais évidemment, il y aurait aussi l'italien Fiat, lui aussi concentré sur l'Europe et non rentable. De plus, on ne sait pas exactement si le constructeur est prêt pour les nouvelles normes anti-pollution de Bruxelles, avec donc un risque de payer des amendes qui s'évaluent en centaines de millions d'euros.
Et chez Renault ?
Côté Renault, la situation est très différente. La première fusion à faire, c'est celle des partenaires actuels de l'Alliance, et particulièrement de Renault et Nissan. Il est douteux que ce soit le moment de se lancer dans une nouvelle acquisition.
Jean-Dominique Sénart, le nouveau patron, à son arrivée, a tout à fois pacifié l'atmosphère après la crise franco-japonaise et constitué un conseil de l'Alliance, qu'il préside, qui va pouvoir initier des projets industriels communs aux constructeurs.
Ce conseil se réunira pour la première fois le 12 avril prochain, à Paris, après un dîner de travail des membres la veille au soir. C'est la préfiguration de la nouvelle entreprise commune, un levier très important pour améliorer l'efficacité des constructeurs et les développer.
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