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Au salon de Shanghai, les constructeurs automobiles face au ralentissement du marché chinois - Constructeurs - L'Usine Nouvelle

C’est dans une configuration inédite que s'ouvre la nouvelle édition du salon automobile de Shanghai, du 18 au 24 avril. Après plus de vingt ans d’une croissance euphorique, les ventes de véhicules neufs subissent pour la première fois un ralentissement en Chine, premier marché automobile de la planète.

En 2018, les ventes de véhicules neufs se sont contractées à un peu plus de 28 millions d’unités, soit un recul de 2,8% par rapport à l’année précédente, selon les données fournies par l’Association des constructeurs automobiles chinois (CAAM). La baisse a été particulièrement forte au deuxième semestre, avec un pic au mois de décembre (-13%).

Du jamais-vu depuis les années 1990. "Le marché chinois a globalement toujours été en croissance, malgré des moments de recul corrigés par le gouvernement local via la mise en place d’incitations à l’achat", relate Laurent Petizon, directeur général France du cabinet AlixPartners. "Nous pensions que ce ralentissement allait suivre la même voie, mais cela ne semble pas être le cas. C’est la première fois qu’un recul des ventes est aussi marqué en Chine". Une évolution à la baisse qu’un responsable du CAAM justifiait début 2019 par le retrait en cours des aides à l’achat de petites voitures et la guerre douanière entre les Etats-Unis et la Chine.

Ralentissement global

"La guerre commerciale avec les Etats-Unis peut avoir éventuellement un effet psychologique, mais il ne semble pas y avoir de lien direct avec le ralentissement du marché chinois", analyse pour sa part Laurent Petizon. Le spécialiste automobile met plus volontiers en avant la difficulté pour les acheteurs des grandes mégalopoles d’obtenir une plaque d’immatriculation (très coûteuse et distribuée avec parcimonie par les autorités) ou le "ralentissement économique global"qui pourrait toucher les potentiels acheteurs dans les régions moins équipées. Des phénomènes qui pourraient avoir des conséquences sur les capacités de production des différents acteurs implantés dans le pays.

"On estime le taux d’utilisation actuelle des sites des constructeurs autour de 70% en Chine, avec de grandes disparités entre les acteurs. Cela correspond peu ou prou au niveau observé en Europe à l’époque de la crise", insiste Laurent Petizon. Face à de possibles surcapacités, certains acteurs pourraient être donc tentés de rationaliser tôt ou tard leur outil de production chinois, met en avant le spécialiste. Fin 2018, un représentant du Japonais Nissan avait ainsi indiqué à Reuters que la production de véhicules pourrait être réduite de 30 000 unités entre décembre et février en Chine, face à l’évolution à la baisse de la demande locale.

L’électrique toujours en croissance

Au-delà, ce coup de froid sur le marché automobile chinois va-t-il conduire à une consolidation des acteurs locaux ? "Le gouvernement a souhaité faire émerger trois champions nationaux, mais à l’heure actuelle les constructeurs automobiles chinois continuent de se compter par dizaines", rapporte Laurent Petizon. "Dans un marché en croissance, tout le monde peut avoir sa place, ce qui n’est plus forcément le cas lorsqu’il se contracte". Sur le créneau de l’électrique notamment, les acteurs locaux pourraient subir en sus la réduction des subventions à l'achat. Un dispositif qui a permis aux véhicules à batterie de connaître une force progression en Chine au cours des dernières années.

A tel point que le créneau est le seul à avoir continué à croître en 2018. La base de données EV-Volumes estime que les ventes de véhicules à énergie nouvelle (NEV) ont progressé de 79% sur l’ensemble de l’année écoulée, avec un total d’environ 1,7 millions d’unités vendues. Un créneau qui devrait rester porteur, malgré un possible ralentissement attendu par certains observateurs sur 2019, sous l’effet du retrait des subventions. De quoi expliquer que Renault dévoile au salon de Shanghai son nouveau modèle City K-ZE, inspiré du concept présenté au Mondial de Paris en 2018. Un véhicule dont Carlos Ghosn avait annoncé à l’époque qu’il serait "abordable", et doté d’une autonomie réelle de 200 kilomètres.

Les équipementiers aussi présents

Volkswagen mise de son côté sur un nouveau concept de SUV, ID. ROOMZZ, basé sur la plateforme électrique du groupe allemand, MEB (pour plateforme modulaire électrique). Sa marque sœur Audi mise de son côté sur AI:ME, qui "illustre la vision d’une voiture compacte autonome pour les mégalopoles de demain". Chez les équipementiers aussi, le salon sera l’occasion de présenter les dernières innovations. Faurecia exposera sa gamme de produits pour l’hydrogène, ainsi que des technologies développées avec Clarion : une solution d’info-divertissement embarquée et d’interface home machine intuitive et une caméra Full HD pour une assistance avancée du conducteur.

Au sein du stand Citroën, les visiteurs auront la possibilité de découvrir Ami One Concept. Un véhicule biplace dont la marque estime qu’il répond aux "nouveaux enjeux de demain particulièrement sensibles en Chine". De quoi permettre de séduire des consommateurs chinois, qui se sont détournés des marques PSA. En 2018, le groupe a enregistré un retrait de ses ventes de voitures particulières de 34%. Une situation que le constructeur "s’emploie à traiter". Il faut dire que, malgré le ralentissement observé, le marché chinois reste incontournable. Avec ‘seulement’ 28 millions de ventes, la Chine pèse tout de même presque deux fois plus que l’Europe entière.

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