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Automobile : face à l’afflux de demandes, la prime à la conversion va être rabotée - Le Parisien

La prime à la conversion, qui incite les automobilistes à envoyer leur vieux tacot à la casse, est à nouveau victime de son succès. « La situation a dérapé, confie une source proche du dossier. Nous faisons face à une avalanche de demandes. » Au 30 juin, déjà plus de 220 000 dossiers ont été déposés.

Un chiffre à comparer aux 250 000 primes à la casse versée en 2018, sur l'ensemble de l'année. « Si on reste sur ce rythme, on dépassera largement les 450 000 primes versées d'ici décembre, s'inquiète cette même source. Soit une dépense budgétaire de 900 millions d'euros (M€). Ce n'est pas tenable. On va arriver rapidement à court d'argent. »

80 % des bénéficiaires sont non imposables

La loi de Finances 2019 prévoit en effet un budget de 596 M€. Il manquerait donc plus de 300 M€ dans les caisses de l'Agence des services et paiement (ASP), l'organisme public chargé de verser les primes aux bénéficiaires. Problème : 80 % de ces bénéficiaires sont non imposables (70 % en 2018), et constituent donc une population fragile.

Or, le non-versement d'une prime de plusieurs milliers d'euros, après en avoir dépensé plusieurs milliers d'autres pour l'achat d'un véhicule plus récent, peut avoir des conséquences catastrophiques sur le budget d'un ménage.

L'angoisse du couac de l'an dernier

Personne au gouvernement n'a envie de revivre l'énorme couac de l'année dernière. Plus de 70 000 bénéficiaires de la prime à la conversion avaient en effet dû attendre le versement de leur prime, parfois pendant plusieurs mois, du fait là aussi d'un fonds qui n'avait pas été suffisamment abondé.

La solution, envisagée par l'Etat ? Durcir « au plus vite » les conditions d'accès à la Prime à la conversion, comme évoqué également sur Franceinfo. « Il faut la verdir encore un peu plus, confirme une source gouvernementale. D'autant que des dérives ont été constatées. » Pratiquement la moitié (48 %) des véhicules acquis grâce à la Prime sont des diesels. Et parmi eux, 80 % sont des diesels d'occasion, donc pas forcément très vertueux en matière de protection de l'environnement.

Des modèles haut de gamme payés avec la prime

Plus anecdotique, mais non moins préoccupant, dans un contexte de disette budgétaire : cette même prime a permis à des ménages aisés de se faire plaisir. 83 personnes ont, sur les six premiers mois, fait l'acquisition d'un véhicule haut de gamme de plus de 50 000 €. 65 autres ont même pu s'offrir un bolide certes plus écolo, mais dont le prix d'achat dépassait les 60 000 €, type Tesla Model S, Mercedes Classe GL, DS7 Crossback ou encore BMW Serie 1. Pas vraiment l'objectif du dispositif…

Sur la table, Bercy, Matignon et le ministère de la Transition écologique étudient donc plusieurs pistes. Bannir complètement les diesels de la liste des véhicules accessibles avec la prime ? « Peut-être pas une solution aussi radicale, répond-on. Mais on pourrait par exemple sortir du périmètre les diesels d'occasion les plus anciens, qui présentent des niveaux d'émissions de particules qui ne sont pas satisfaisants. » Selon nos informations, les premières mesures pour rendre la prime à la conversion moins accessible, rentreront en vigueur avant la fin de l'été. « Nous sommes en situation d'urgence, conclut la source proche du dossier. Il faut agir vite. »

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