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Ferdinand Piëch, du patriarche de l'automobile au roi déchu - lalibre.be

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Ferdinand Piëch, un patronyme qui ne vous dit rien ? Il s'agit pourtant d'une figure du monde automobile, celui qui redonna au groupe VW ses lettres de noblesses, réunissant, en son sein, Audi, Bugatti, Porsche ou encore Lamborghini.

Le patriarche de l'automobile n'est plus. Il s'est éteint à 82 ans. Retour sur le parcours d'un roi qui s'en est allé déchu.

Figure du monde automobile, l'ancien PDG de Volkswagen Ferdinand Piëch, est décédé ce dimanche. Selon ses proches, il s'est effondré lors d'un dîner au restaurant. Il ne s'est jamais relevé.

Les chutes, il connaissait bien. Piëch avait fait d'une entreprise souffreteuse un véritable empire mondial comme jamais l'Allemagne n'en avait connu, avant d'être marginalisé.

Celui qu'on surnommait notamment "l'empereur" a bâti, effectivement, un empire en rassemblant VW, Audi, Seat, Bugatti, Lamborghini et Porsche dans le mastodonte Volkswagen pour en faire un groupe d'envergure internationale. Avant de tomber de son piédestal, le scandale du Dieselgate ayant eu raison de l'entreprise mais aussi de l'homme.

S'il n'a pas été directement mis en cause, son mode de direction à poigne et son obsession de la conquête du marché américain ont, selon ses détracteurs, préparé le terrain à ce scandale.

De la Coccinelle pour les nazis aux bolides des grandes écuries

Cette "légende de l'automobile" selon le quotidien Bild, était l'une des figures les plus importantes de l'industrie allemande mais aussi le petit-fils de Ferdinand Porsche, fondateur du constructeur de bolides de luxe.

Avec son grand-père, il figure d'ailleurs parmi les plus influents dirigeants du secteur automobile du siècle dernier.

Moins glorieux, son c.v affiche des liens avec le régime nazi, ses deux parents étaient d'ailleurs partisans de l'idéologie d'Adolf Hitler.

La mère de Ferdinand Piëch, Louise, était la fille de Ferdinand Porsche, l’ingénieur autodidacte engagé par Adolf Hitler pour concevoir une "voiture populaire". Le véhicule qui, après la Seconde Guerre mondiale, est devenu la Coccinelle.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Anton Piëch, le père de Ferdinand Piëch, dirigeait la vaste usine Volkswagen de la ville nouvellement construite, désormais connue sous le nom de Wolfsburg.

Ferdinand a rappelé par la suite que l'un de ses premiers souvenirs avait été de monter dans un train qui livrait du carburant et des matières premières aux chaînes de production de l'usine, lesquelles servaient pendant la guerre à réparer les bombardiers et à fabriquer des armes antichars, des mines et d'autres munitions. Fasciné, le jeune Ferdinand a dit à ses parents qu'il souhaitait un jour travailler à l'usine.

Trop jeune pour aller à l'école, Ferdinand n'était pas non plus conscient que les travailleurs au sein de l'usine familiale étaient en fait des détenus d'Auschwitz, qui constituaient l'essentiel des effectifs de Volkswagen pendant la guerre.

Après la guerre, Ferdinand Piëch obtient son diplôme d'ingénieur et rejoint le jeune constructeur de voitures de sport que son oncle, Ferdinand Porsche, dit Ferry, avait créé après la guerre.

Le Dieselgate ou le début de la fin

Sous sa direction, Volkswagen devint de loin le plus grand constructeur automobile d'Europe et rivalisa avec Toyota pour le titre de plus grand constructeur automobile du monde. Piëch était également un patron notoirement exigeant qui dirigeait Volkswagen d'une main de fer.

Ses antécédents de licenciements ou de rétrogradations de cadres n'ayant pas atteint leurs objectifs lui ont valu d’être critiqué pour avoir créé une culture d’entreprise autoritaire qui a engendré de nombreux scandales.

Le dernier en date est donc le Dieselgate, un des plus grands scandales industriels de l'après-guerre, dû à "une culture de réussite à tout prix", selon le quotidien Die Welt.

Le dossier a jusqu'ici coûté plus de 30 milliards d'euros au groupe et grandement écorné l'image du secteur automobile allemand, précipitant le déclin du diesel.

Ferdinand Piëch s'était depuis progressivement retiré jusqu'à vendre en 2017 l'essentiel de ses parts dans Porsche SE, l'actionnaire principal contrôlant le groupe Volkswagen.

Il est décédé en laissant une entreprise fragilisée mais il aura marqué de son empreinte l'histoire de l'automobile.

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