
N'est pas Ferrari qui veut, n'est-ce pas Aston Martin ? Alors que la marque britannique chère à James Bond est sortie de route au premier semestre et déplore son spleen lié à la dégringolade de son action, le roi italien du bolide de luxe continue, lui, d'avancer à triple galop.
Ferrari a vendu 5.281 voitures au premier semestre, 15 % de plus que l'année précédente, ce qui permet au Cheval Cabré d'afficher un chiffre d'affaires en hausse de 11 % à 1,9 milliard d'euros, et une marge opérationnelle de 32,5 %, en très légère progression.
Tableau de bord insolent
Tout cela constitue un tableau de bord insolent qui détonne dans le contexte automobile mondial - nombre d'industriels du secteur viennent en effet de revoir leurs objectifs à la baisse. Mais Ferrari, qui s'est de son côté permis de réviser son objectif de cash-flow industriel à la hausse, relève sans doute toujours plus du luxe que de la voiture.
Même en Chine, le plus gros marché automobile au monde qui chancelle en ce moment, la marque transalpine a vu ses immatriculations bondir de 63 %. Pour être juste, Ferrari a sans doute accéléré ses livraisons là-bas en raison de la prochaine entrée en vigueur d'une nouvelle norme antipollution.
« Nous proposerons des véhicules hybrides l'an prochain sur le marché chinois, cela nous permettra d'obtenir des avantages fiscaux et donc de pouvoir améliorer notre flexibilité sur les prix », affirme Louis Camilleri, le patron de Ferrari, qui mise toutefois surtout sur la future PuroSangue, un véhicule typé SUV, pour véritablement s'implanter dans l'Empire du Milieu.
Le nouvel homme fort de Maranello peut donc continuer à dérouler sa stratégie définie l'automne dernier - toujours plus d'options, de séries limitées et personnalisées, et l'électrification progressive de la gamme. Les récentes « séries spéciales » pèsent ainsi déjà un quart des ventes sur les six premiers mois de l'année. Logiquement, les dépenses R & D ont doublé pour atteindre 445 millions sur le semestre, mais les modèles vintage et sur mesure décuplent la rentabilité par véhicule.
Le mur des 10.000 voitures
Et si les volumes continuent d'augmenter - la barre des 10.000 unités à l'année, longtemps tabou, approche à toute vitesse -, la marge suit pour le moment sans problème. Si le seuil des 10.000 unités est dépassé sur le Vieux Continent, Ferrari devra se plier à une autre régulation CO2 sous peine d'amendes. « Il ne faut pas en faire une histoire », juge l'ancien dirigeant de Philipps Morris, pour qui les sommes en jeu ne sont pas énormes.
Quoi qu'il en soit, le gonflement des volumes est le signe que la demande de la clientèle ultrariche mondiale assoiffée de voitures d'exception ne faiblit pas, au contraire. « Le carnet de commandes évolue à des niveaux record », confie Louis Camilleri. Des deux successeurs de feu Sergio Marchionne, c'est bien Mike Manley qui a fort à faire, pour trouver un avenir à Fiat Chrysler…
« Beaucoup de ressources » sur l'électrique
Louis Camilleri a décidé de soupeser la bonne manière d'arriver sur le marché de la voiture électrique, à horizon 2022. « Nous devons nous concentrer sur la bonne manière de continuer à se différencier comme nous le sommes avec les moteurs thermiques., sur la façon de faire une voiture électrique qui soit une vraie Ferrari », détaille le dirigeant, qui affirme avoir mis « beaucoup de ressources » sur le sujet.
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