Search

L'automobile creuse le déficit commercial de la France - Les Échos

Le déficit de la balance commerciale dans le secteur automobile s'est encore creusé d'un milliard d'euros au premier semestre 2019. Depuis quelques années, l'industrie automobile n'aide pas vraiment la balance commerciale française, et  la chute de la production nationale  ne devrait pas arranger l'affaire.  Cela fera bientôt quatre années que le solde commercial des véhicules neufs est négatif de près de dix milliards d'euros , malgré le regain de forme des deux constructeurs français, PSA et Renault.

Made in Slovaquie

Les exportations ont progressé de six milliards d'euros depuis 2016, passant de 29 à plus de 36 milliards ces douze derniers mois, mais les importations ont suivi la même trajectoire, gonflant de 39,4 à 45 milliards d'euros, soit un déficit de 9 milliards. Si l'Hexagone importe en ce moment moins de voitures allemandes, britanniques ou japonaises, il se montre particulièrement friand d'engins fabriqués en Slovaquie (des citadines de PSA, par exemple), en Hongrie ou au Portugal.

A vrai dire, c'est du côté des pièces et des composants que la situation évolue,  et pas dans le bon sens . Depuis 2017, le solde commercial du secteur est négatif, alors qu'il dégageait traditionnellement un surplus d'un ou deux milliards d'euros. Ces douze derniers mois, le déficit a atteint 3,4 milliards d'euros contre 1,6 en 2017.

« L'inflexion a démarré dès la fin 2015, relève Franck Fontanesi, le directeur Economie et Statistiques de la Fiev, la fédération des équipementiers automobiles tricolores. Les exportations sont relativement stables, mais les importations augmentent beaucoup depuis cinq ans ».

L'Europe de l'Est, surtout…

« Je ne pense pas que les volumes en provenance d'Europe de l'Est ont particulièrement augmenté. Les exportations vers les pays très lointains ont sans doute diminué, pour des raisons douanières », pointe Patrick Koller, le patron de Faurecia.

Les deux tiers du déficit s'expliquent tout de même par les échanges avec les pays d'Europe centrale et de l'Est. « Les constructeurs sont arrivés là-bas en 2004. L'intégration locale s'est sérieusement renforcée et ces pays représentent désormais deux tiers de notre déficit », explique Franck Fontanesi, le reste provenant de Chine (-500 millions l'an dernier) et du Maghreb (-600 millions).

« Je ne vois pas ce qui a pu se passer sur les pièces destinées aux véhicules neufs. Il faut plutôt voir du côté du marché de l'entretien », souffle Romain Gillet, du cabinet IHS.  Depuis plusieurs années, les garagistes tâchent de proposer à leurs clients un panel toujours plus large de pièces moins chères , et tant pis si elles ne sont pas validées par les marques. Sur la « première monte », les composants pour les usines automobiles, les constructeurs réclament à leurs fournisseurs de la proximité, voire d'être sur le site-même - une obligation pour le juste-à-temps. 

Le péril chinois

Pour la suite, tout dépendra de ce qui se passera avec la Chine. « C'est ce qui m'inquiète le plus, confie Franck Fontanesi. Enormément d'équipementiers locaux et occidentaux sont installés là-bas, et les surcapacités sont importantes. En plus, l'industrie chinoise est très technologique, et en avance sur l'électrique et la connectivité », pointe l'analyste.

En 2014, le solde avec la Chine des pièces automobiles était encore positif de 568 millions. Depuis un an, les importations de composants made in China explosent de 17 % et les exportations de pièces Fabriquées en France implosent de 40 %…

Let's block ads! (Why?)

https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/lautomobile-creuse-le-deficit-commercial-de-la-france-1126041

Bagikan Berita Ini

Related Posts :

0 Response to "L'automobile creuse le déficit commercial de la France - Les Échos"

Post a Comment

Powered by Blogger.