
Alors qu'à l'exception de certains pays comme la Norvège, les marchés automobiles européen relèvent à peine 2 à 5% de ventes de voitures électriques, l'offre en la matière explose actuellement, chez à peu près tous les constructeurs. Et si nous ne voulons pas douter de leurs nobles intentions, il ne faudrait pas oublier que la démarche est avant tout forcée. Par qui ? Par l'Europe. En vigueur aux USA depuis la crise pétrolière des années 70, les normes CAFE (Corporate Average Fuel Economy), qui calculent la moyenne des consommations de l'ensemble des modèles d'une marque, ont fait des petits en Europe. Les préoccupations ayant bien changé, ce n'est plus tant les consommations qui sont prises en compte, mais les émissions de CO2. L'Union Européenne impose donc un niveau moyen d'émissions, auquel doit se conformer tout constructeur désireux de vendre des voitures sur le Vieux Continent. Si ce constructeur vend une grosse voiture de sport très "généreuse" en CO2, il lui faut vendre assez de voitures à très faibles émissions pour compenser, sous peine de dépasser le maximum imposé… et de devoir payer de très lourdes amendes.
Les normes
Dès 2021 (c'est demain) ces émissions moyennes de CO2 par marque devront être de 95g/km. Ce chiffre passera à 81g en 2025, et 59g en 2030. Quand on sait que seules les hybrides rechargeables arrivent aujourd'hui à émettre moins de 60g/km, que la plus propres des voitures diesel émet aujourd'hui entre 90 et 100g de CO2/km, et qu'en plus les ventes de diesel sont en chutes libres suite aux réactions émotionnelles et absurdes que furent celles des gouvernements dans la foulée du Dieselgate, on comprend que la partie est loin d'être gagnée. Selon une étude du cabinet PA Consulting, publiée fin 2018, l'immense majorité des constructeurs, en l'état actuel de leurs ventes, devraient s'acquitter de pénalités se chiffrant en centaine de millions, voire en milliards d'euros.
La fée électricité
Comment l'éviter ? Le moteur à combustion n'en finit certes pas de progresser, mais pas assez vite. La solution vient donc de la baguette magique de la fée électricité. Pour compenser les émissions de leurs modèles "classiques" et atteindre les objectifs fixés par l'Europe, les constructeurs n'ont d'autre choix que de développer des modèles émettant très peu, voire pas du tout de CO2. Dont acte. Sauf que… Les moyennes d'émissions ne seront pas calculées sur base du catalogue d'un constructeur, mais sur ses ventes effectives. Toutes ces voitures électrifiées, il va donc falloir convaincre les clients de les adopter. Et ça, c'est une autre paire de manches…
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