
Chez Bugatti, on revendique son patriotisme. Chacun des 23 mécaniciens qui s'affaire au sein de l'usine de Molsheim porte un drapeau français cousu sur la manche de son polo de travail. « Pendant trop longtemps, le grand public a pensé que Bugatti était une marque italienne ou allemande », reconnaît Christophe Piochon, le Directeur Général de Bugatti Automobiles.
Des bandes bleues, blanches et rouges apposées également sur la carrosserie du modèle Chiron Sport, sorti pour fêter les 110 ans du constructeur cette année. « Quand on connaît l'histoire de Bugatti c'est presque inespéré de célébrer cet anniversaire », concède Christophe Piochon. C'est à 25 km de Strasbourg, sur la route des Vins d'Alsace, qu'Ettore Bugatti fonda le siège historique de la marque qui porte son nom en 1909. Visionnaire, « l'entrepreneur aux mille brevets », fait rapidement de Bugatti une entreprise pionnière du secteur automobile.
Parti à Bordeaux pour fuir l'occupant nazi au cours de la Seconde-Guerre mondiale, Ettore Bugatti retrouve son usine de Molsheim, 2 ans avant son décès, en 1947. La disparition du créateur précipite la fin de la production automobile de Bugatti. Il faudra 40 ans pour que l'homme d'affaires italien Romano Artioli reprenne la marque et relance la fabrication de voitures avec l'EB 110. En 1998, le constructeur français passe sous pavillon allemand avec le rachat par Volkswagen. L'ex-PDG du groupe allemand, Ferdinand Piëch, fixe un cahier des charges très précis : « Bugatti doit proposer une voiture capable de dépasser les 400 km/h mais aussi d'emmener sa femme à l'opéra » !
Record du monde de vitesse à 490 km/h
La Bugatti Veyron sera le modèle qui répondra aux exigences du patron germanique. Ferdinand Piëch prend également la décision de lancer la fabrication de ce « supercar » sur sa terre natale. Pour officialiser le retour à Molsheim à la fin des années 1990, on construit un atelier de production elliptique, clin d'œil à la forme ovale du logo si chère à Ettore Bugatti. « Nous aimons cultiver les détails qui font la différence », rappelle le directeur général. Entre 2005 et 2015, 450 exemplaires de la Veyron sortent de l'usine alsacienne. Depuis 2016, c'est la Chiron qui lui a succédé avec son moteur surpuissant de 1 500 chevaux et son record du monde de vitesse à 490 km/h.
80 unités, seulement, sont fabriquées à la manufacture de Molsheim chaque année. Une rareté qui garantit le prestige du véhicule. « La voiture est assemblée manuellement par 23 mécaniciens, c'est quasi unique au monde », explique Julien Grass qui fait partie de ces privilégiés. « Travailler pour Bugatti en tant qu'Alsacien c'est un rêve. Notre activité très minutieuse s'apparente à celle de la haute couture », ose l'homme de 38 ans.
Un savoir-faire artisanal qui s'exerce dans une atmosphère empreinte de quiétude au sein de cet atelier de 1 000 m2. Un petit cocon où seules 23 paires de mains fabriquent les voitures les plus puissantes et les plus chères de la planète… On a peine à le croire ! Et pourtant ce sont bien 3 exemplaires de la luxueuse Chiron qui attendent sagement sous une bâche opaque dans un coin de l'atelier.
« Nous garantissons la confidentialité des véhicules à leurs propriétaires. Chaque voiture est unique et les futurs conducteurs doivent être les premiers à les admirer », assure Christophe Piochon. Après avoir déboursé 2,5 M€, on peut donc personnaliser son « supercar » à l'extrême. « Nos clients ont le choix entre 23 teintes pour la carrosserie, 31 couleurs de cuir pour l'intérieur ou encore parmi 30 coloris pour les coutures » s'amuse le directeur général. Temps moyen de fabrication avant la livraison : un an et demi !
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