Le projet de fusion entre Peugeot SA et Fiat-Chrysler ne concerne pas que les deux intéressés. Trois autres entreprises du secteur automobile cotées à la Bourse de Paris devraient aussi être affectées par ce super-mariage. Découvrez nos analyses et nos conseils sur FFP, le holding de la famille Peugeot, Faurecia qui est détenu à 46% par le constructeur et Renault, son grand rival hexagonal.
FFP : dilution en perspective
Le projet de rapprochement entre les deux constructeurs automobiles aura pour conséquence de fortement diluer la participation de la famille Peugeot, qui détient 12,3% de Peugeot SA (dont 9,3% par le biais du holding coté FFP).
À l’issue de la fusion, sa part tombera à 6,1% du nouvel ensemble. Elle a néanmoins obtenu de pouvoir racheter 2,5% du capital dans les trois ans, par acquisition d’actions auprès de Bpifrance Participations et Dongfeng Motor, qui posséderont chacun eux aussi 6,1% du constructeur franco-italien.
Pour FFP, le coût de cette montée au capital pourrait dépasser 1,1 milliard d’euros. Le holding en a les moyens. La valeur de ses actifs de diversification atteignait 3,3 milliards d’euros fin juin (avant prise en compte d’une dette de 724 millions).
Le groupe possède notamment une kyrielle de petites participations dans des sociétés cotées – Seb, Safran, Orpea, Tikehau, Spie, etc. – qui sont facilement monétisables.
Rappel de notre conseil sur l'action FFP : conservez.
Faurecia : indépendance conquise
L’équipementier automobile a beaucoup à gagner du mariage franco-italo-américain. Même si le groupe PSA ne pointe qu’au quatrième rang de ses clients (14% de son chiffre d’affaires) et ne détient plus que 46% de son capital (quatre administrateurs sur seize), l’équipementier automobile reste perçu, à tort, comme la filiale du constructeur.
Or, l’opération va bouleverser son capital. PSA va en effet distribuer la totalité de ses parts à ses propres actionnaires. BPI, Dongfeng – avec lequel Faurecia dispose par ailleurs de coentreprises en Chine – et la famille Peugeot vont donc détenir des blocs d’environ 5,5% du groupe présidé par Patrick Kohler.
L’augmentation du flottant devrait accroître l’attrait du titre, qui s’échange 8,3 fois le résultat escompté en 2020. Faurecia, qui mise sur l’habitacle (cockpit) du futur et la voiture propre, aura des arguments technologiques à faire valoir auprès du nouvel ensemble, qui deviendra son premier client (21% des facturations), devant le groupe Volkswagen et Ford.
Notre conseil : conservez le titre Faurecia.
Renault : un risque d’isolement
Si le moindre doute avait pu subsister, au fil des regrets exprimés par Jean-Dominique Senard, le président du groupe au losange, quant à une hypothétique reprise des discussions entre Renault et Fiat Chrysler, la publication des bans entre PSA et l’italo-américain enterre définitivement ce scénario.
Au printemps, l’ex-Régie avait pourtant tenté de forcer le destin. Avec un coup de billard à trois bandes. Un rapprochement avec Fiat Chrysler lui aurait permis de peser davantage face à Nissan et de créer, le moment venu, un nouveau numéro un mondial, puissant sur les trois grands continents.
Las, les réticences de Bercy ont conduit Fiat Chrysler à retirer son offre et remis Peugeot dans la course.
Faiblesse
Aujourd’hui, Renault traverse une sévère phase de doutes : valse des dirigeants, coopération franco-japonaise mal en point, fragilité commerciale, abandon des objectifs financiers 2023.
L’action, qui s’échange 5,1 fois le résultat net 2020, n’a pas encore digéré l’avertissement lancé mi-octobre. Pour la marque française, le risque est grand d’arriver en position de faiblesse à la table des négociations en vue d’une relance du partenariat avec Nissan. Autant d’arguments qui plaident pour une prudence réitérée sur l’action.
Notre conseil : vendez l'action Renault.
Lionel Garnier, avec Olivier Dauzat
https://www.lerevenu.com/bourse/automobile-quelles-consequences-de-la-fusion-peugeot-fiat-sur-renault-ffp-et-faureciaBagikan Berita Ini
0 Response to "Automobile : quelles conséquences de la fusion Peugeot-Fiat sur Renault, FFP et Faurecia ? - Le Revenu"
Post a Comment