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L'hiver russe perdure pour les constructeurs automobile - Les Échos

Publié le 15 janv. 2020 à 10h15

Le marché automobile russe continue sa chute. Avec une baisse de 2,3 % en 2019, les ventes annuelles de voitures neuves sont passées sous le seuil des 1,8 million d'unités. Soit près de la moitié du record de 2012, quand le secteur vendait encore trois millions de véhicules et talonnait l'Allemagne, leader en Europe. C'était juste avant le début du ralentissement général de l'économie russe…

« Nous nous approchons désormais de la ligne rouge », confie aux « Echos » Joerg Schreiber, le directeur du comité automobile de l'Association of European Businesses (AEB) qui publiait lundi les derniers chiffres de ventes. « Les constructeurs étrangers s'étaient lancés dans de lourds investissements lorsque le marché russe, en plein boom, promettait de s'approcher des records du marché allemand. Nous en sommes loin aujourd'hui… », pointe-t-il. Selon l'AEB, l'hiver du marché automobile se prolongera en 2020 : avec une baisse anticipée de 2,1 %, les ventes annuelles devraient se limiter à 1,7 million de véhicules.

Economie en berne

« Les mesures sectorielles ne suffisent plus à relancer les ventes. Il faut que toute l'économie russe retrouve le chemin de la croissance. Et que le gouvernement se focalise à nouveau sur le secteur. Mais le Kremlin semble avoir d'autres priorités… », regrette une source à la direction de l'AEB.

L'économie russe est en effet gagnée par la stagnation , avec une croissance générale de 1,3 % attendue pour 2019 - bien en dessous des 2,3 % de 2018 et bien loin des 4 % annuels promis par le Kremlin. Si le secteur automobile a, au premier semestre 2018, été touché par l'augmentation de la TVA, il paie avant tout le prix de la baisse générale du pouvoir d'achat des Russes.

Renault s'en tire

« C'est un fait : le gouvernement russe continue certes de financer des programmes de relance mais avec beaucoup moins d'argent qu'avant, s'inquiète Jan Ptacek, le directeur de Renault en Russie. Mais nous Renault sommes là pour longtemps ! », insiste-t-il.

Le groupe français, qui avec Nissan contrôle Avtovaz, le leader post-soviétique de l'automobile, a réussi à tirer son épingle du jeu. Le géant russe a enregistré une hausse de 1 % l'an passé. Et les ventes propres de Renault ont crû de 6 %. Nissan a par contre plongé de 20 %, comme d'autres marques étrangères, notamment Peugeot (- 15 %).

« Dans son ensemble, le marché russe est décevant et inquiétant. Cela pourrait annoncer des départs de constructeurs étrangers », redoute Joerg Schreiber. L'an passé, Ford a été le premier à drastiquement réduire ses activités. Le constructeur américain a lancé une restructuration de ses activités, incluant la fermeture de trois de ses quatre usines russes. D'autres constructeurs pourraient suivre.

À noter

Sous la houlette de PSA, Opel a fait son retour sur le marché russe en décembre, avec un SUV et un van.

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