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En Inde, le miracle automobile se fait attendre - Le Monde

Des clients testent une Maruti-Suzuki S-Cross, le 30 août 2019, à Chennai. La marque indienne domine le marché et monopolise 48 % des ventes.
Des clients testent une Maruti-Suzuki S-Cross, le 30 août 2019, à Chennai. La marque indienne domine le marché et monopolise 48 % des ventes. Bloomberg / Bloomberg via Getty Images

C’est une rue de l’Inde éternelle : chaussée poussiéreuse, vaches en liberté, marchandes en sari, lourds parfums de curry et de cardamome. S’y ajoute un capharnaüm coloré et klaxonnant de taxis, vélos, triporteurs, motos, charrettes à bras, camions de toutes tailles, SUV et mini-voitures… Soudain, apparaît la façade vitrée d’un immeuble contemporain de deux étages : c’est la toute nouvelle concession Skoda de Noida, cité industrieuse jouxtant Delhi, la métropole-capitale de l’Inde. En trois pas, le visiteur a changé de siècle, voire de millénaire.

S’il fallait une seule illustration de la volonté du groupe Volkswagen d’accélérer en Inde avec pour étendard Skoda, sa marque référence pour ce pays, la concession de Noida ferait bien l’affaire. Le géant de l’automobile – qui est un nain en Inde avec 1,6 % de part de marché – met le paquet : présence massive au Salon automobile de Delhi, qui s’est tenu du 7 au 12 février, un milliard d’euros investis en trois ans, deux nouveaux SUV produits dans l’usine locale de Pune dès cette année, un quasi-triplement des points de vente. Objectif chiffré et assumé : atteindre 5 % des ventes totales en 2025.

Le numéro un mondial de la voiture de masse croit à l’Eldorado automobile du sous-continent. Et il n’est pas le seul. Renault (3,1 % du marché) y est une marque à succès. PSA va s’y lancer avec Citroën. Les équipementiers français comme Faurecia et Plastic Omnium y ont une implantation industrielle conséquente.

« C’est vrai qu’il y là-bas les ingrédients d’une nouvelle Chine, commente Jacques Aschenbroich, le PDG de l’équipementier français Valeo qui a installé sept usines en Inde. Les besoins de mobilité sont immenses, le niveau d’éducation est élevé, et le taux d’équipement en automobile des ménages très bas. » L’Inde, c’est 30 voitures pour 1 000 habitants, la Chine 100, la France 600 et l’Amérique plus de 900. Au moment où le marché de l’automobile chinois cale pour la première fois, l’heure de l’Inde serait donc venue.

Certains constructeurs jettent l’éponge

Sauf que, pour l’instant, le miracle a tout l’air d’un mirage. Avec 2,9 millions de véhicules vendus en 2019, le marché automobile indien ne fait même pas la taille de celui de l’Allemagne quand sa population est seize fois supérieure. Et, surtout, après quatre années de croissance, il a chuté de 12 % en 2019 et devrait être encore en recul en 2020 d’environ 5 %. Du coup, certains jettent l’éponge. Le constructeur américain GM a quitté le pays en 2017. Ford est en train de faire de même en vendant l’essentiel de ses actifs à l’Indien Mahindra.

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