Annulé pour cause de Covid-19, le Salon automobile de Genève – rendez-vous majeur de l’industrie de la voiture sur le Vieux Continent, qui devait ouvrir au public du 5 au 15 mars – s’est tout de même partiellement déroulé en mode… virtuel. Mardi 3 mars, date qui aurait dû être celle de la première journée presse, une sélection de présentations révélant les nouveaux modèles et les véhicules concepts était visible sur le site Web de l’événement. Un salon numérique, en quelque sorte, allégorie de la désagrégation et du flou auxquels est confronté le marché automobile européen en 2020.
Car ce début d’année a plutôt mal démarré pour les ventes en Europe. Après une première chute de 7,5 % en janvier (par rapport à la même période de 2019), les immatriculations devraient encore lourdement baisser de 6 %, selon une estimation qu’a fait connaître au Monde Maxime Picat, directeur de la région Europe du groupe PSA.
Cette tendance devra être confirmée par les chiffres officiels de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) qui seront publiés à la mi-mars, mais les premières données issues des différents pays semblent l’accréditer. L’Italie a enregistré une baisse de 8,8 %, l’Espagne de 6 %, la Belgique de 6,3 %…
Finalement, le recul français de 2,7 % le mois dernier ressemblerait presque à un bon résultat, s’il ne venait pas après une dégringolade de plus de 13 % en janvier, faisant ressortir ce début d’année à – 7,8 %.
Nouvelle ère
Comment expliquer un tel marasme ? Il y a d’abord les conditions économiques globales. La croissance de la zone euro était proche de zéro fin 2019 et les effets du coronavirus risquent de plomber le produit intérieur brut européen au premier semestre 2020. Par ailleurs, le niveau des immatriculations est historiquement haut (15,3 millions de véhicules particuliers en 2019, contre 13 millions en 2015), et une correction, après des années de progression, n’a rien de catastrophique.
Cependant, ce n’est probablement pas là que se situe la cause principale du coup de froid actuel qui sévit sur le marché. Le suspect numéro un est en fait déjà connu et il se nomme… dioxyde de carbone (CO2). En effet, depuis le 1er janvier 2020, l’industrie automobile européenne est entrée dans une nouvelle ère, celle des objectifs de réduction d’émission imposés par l’Union européenne.
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