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« Pour l'automobile, le déconfinement, c'est maintenant » - Le Monde

Devant l’usine Toyota à Onnaing (Nord), près de Valenciennes, le 14 avril.
Devant l’usine Toyota à Onnaing (Nord), près de Valenciennes, le 14 avril. FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Pertes et profits. Les constructeurs automobiles semblent en ce moment avoir des fourmis dans les jambes. Ou plutôt dans les roues de leurs petits et grands bolides, dont la fabrication s’est brusquement arrêtée en mars dans toute l’Europe pour cause de confinement généralisé. Toyota a annoncé la reprise du travail, mardi 21 avril, dans son usine française et, deux jours plus tard, en Pologne. Volkswagen devrait faire de même en Allemagne, ainsi que Volvo en Suède. Renault, qui fait tourner son unité portugaise, négocie avec les syndicats pour redémarrer en France.

Après un mois d’hibernation, la plus importante industrie d’Europe aspire à tourner la page. On la comprend. Comme toute l’économie, elle compte les jours et pleure ses pertes. Car, si son activité manufacturière est réduite aujourd’hui à presque rien, ses ventes, elles aussi, sont proches de zéro. Dès lors, pourquoi remettre les gens au travail si les stocks sont pleins et les concessions, fermées ? On est encore loin de la date fatidique du 11 mai.

La situation qui s’ouvrira à ce moment-là ne ressemblera pas à un retour en arrière, mais à un grand saut dans l’inconnu. Même si la sortie de la congélation actuelle fonctionne correctement et ne réveille pas trop le virus, celui-ci n’aura pas disparu pour autant et il faudra toujours s’en protéger. Au mieux durant quelques mois, s’il disparaissait par miracle, au pire jusqu’en 2022, le temps qu’un vaccin efficace protège les populations.

Processus long et aléatoire

C’est donc toute une organisation qu’il faut revoir, pour assurer la sécurité de ceux qui travailleront. Avec une tension permanente entre les dirigeants de l’entreprise qui voudront produire le plus possible pour retrouver le chemin des profits et des salariés légitimement inquiets pour leur santé.

Pour cela, une seule solution : la négociation sociale. Comme celle conduite par Toyota dans son usine de Valenciennes (Nord) et qui a abouti, mercredi 15 avril, à la signature d’un accord avec 80 % des représentants du personnel. Seule la CGT a voté contre. Il faut tout à la fois réorganiser la rotation des équipes, prévoir les équipements, aménager les lieux de réunion et de pause, les transports. Ces premières semaines constitueront un apprentissage d’une nouvelle manière de travailler.

C’est justement parce que ce processus est long et aléatoire qu’il faudra des semaines pour le rendre fluide. Renault est aussi en discussion active avec ses syndicats. Tout ce qui manifestement n’a pas fonctionné chez Amazon. Somme toute, le déconfinement, c’est maintenant qu’il se prépare, sur le terrain tout autant que dans les cabinets ministériels.

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