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Coronavirus : en chute libre, le secteur automobile appelle l'Etat à l'aide - Le Monde

« Nous aurons eu deux mois à l’arrêt complet. L’impact est catastrophique. Ce temps perdu, il est inenvisageable de le rattraper d’ici à fin décembre. » Comme tous ses confrères, Frank Marotte, le PDG de Toyota France, constate les dégâts à la clôture des chiffres de ventes de voitures du mois passé. Vendredi 1er mai, la publication des immatriculations des voitures neuves dans l’Hexagone en avril par le Comité des constructeurs français d’automobiles est l’occasion de mesurer l’ampleur du choc causé par le confinement lié à la pandémie de Covid-19.

L’impact avait beau être attendu, il n’en demeure pas moins violent : – 88,8 % pour les véhicules particuliers par rapport à avril 2019 ; des marques qui flirtent même avec les –100 % (Mercedes, Hyundai-Kia, Audi, Volkswagen, Toyota) et quelques-unes qui s’en sortent un petit peu mieux, comme les voitures françaises, même si les différences restent anecdotiques tant les chutes enregistrées sont abyssales.

En première ligne face à la tempête qui sévit, la distribution automobile regarde comme une lumière au bout du tunnel le lundi 11 mai, date du début du déconfinement et de la réouverture des commerces. Cependant, c’est une lueur bien faible. « Les incertitudes sont immenses quant aux possibilités d’une reprise », s’alarme Marc Mortureux, directeur général de la Plateforme filière automobile (PFA), l’instance publique présidée par l’ancien ministre Luc Chatel qui coordonne l’ensemble des acteurs du secteur.

Le problème, c’est que les concessions vont rouvrir dans une économie française en récession, phénomène qui, depuis toujours, se répercute – en s’amplifiant – sur le commerce automobile. Une étude du cabinet de conseil en marketing C-Ways estime qu’avec une baisse du produit intérieur brut de 8 % (ce qui correspond à la prévision actuelle du gouvernement), le marché reculera de 25 %.

PME à marges faibles (autour de 1 %), les concessions et commerces automobiles, ainsi que leurs 200 000 salariés, sont donc au bord du gouffre. « Jusqu’ici, la filière a tenu grâce aux mesures de chômage partiel, aux prêts garantis par l’Etat et au report de charges » souligne M. Mortureux. Cependant, le secteur du commerce de voitures s’inquiète d’un arrêt de ce soutien public et lance un cri d’alarme. « Nous demandons à ce que les mesures d’activité partielle soient pérennisées jusqu’à cet automne », déclare Francis Bartholomé, président du Conseil national des professions de l’automobile (CNPA), qui représente la partie services du secteur.

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