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En attendant un plan de soutien, l'auto tricolore redoute les faillites - Challenges

Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, a promis ce lundi sur France Info un plan de soutien au secteur automobile sous 15 jours ". Il a évoqué un " soutien à l'achat de véhicules propres ". Mais, de quoi s'agit-il ?  Si ce plan accompagne uniquement les véhicules électriques et hybrides rechargeables hors de prix et marginaux, ce sera insuffisant pour relancer le marché et donc la  production automobile française, qui devrait "descendre autour de 1,4-1,5 million de véhicules cette année en France",  selon Claude Cham, président de la Fiev (Fédération des industries des équipements pour véhicules). Soit un recul d'un tiers par rapport aux déjà médiocres 2,2 millions de l'an passé. Ces niveaux marqueraient un retour au début des années soixante !

Le plan de soutien au marché automobile ne concernerait a priori que des véhicules électrifiés. Mais Carlos Tavares, président de PSA, et Jean-Dominique Senard, président de Renault, ont échangé avec le ministre jeudi dernier. Et ils souhaiteraient que ces primes éventuelles à l'achat de véhicules soient étendues plus globalement aux  véhicules thermiques essence ou diesel à faibles rejets de CO2, de façon écouler les énormes stocks. "La réflexion est en cours", insiste une source professionnelle.

30% craignent une faillite

En attendant, 30% des chefs d'entreprise de commerce, après-vente et services automobiles craignent la faillite, " ce qui mettrait en jeu 40.000 à 50.000 emplois "! C'est ce qui ressort d'une enquête publiée ce lundi par le CNPA (Conseil national des professions de l'automobile). 64% d'entre eux estiment que la reprise sera lente et progressive ", en particulier dans le secteur du commerce automobile (76 %) et de la location de véhicules (92%). La chute d'activité y a oscillé " entre 80 et 100% " pendant les deux mois de confinement. Dans ce contexte, 51% des entreprises représentées par le CNPA (142.000 entreprises de proximité et 500.000 emplois) envisagent de reporter leurs investissements, 39% de les annuler. " Plus du tiers des entreprises envisagent un plan de restructuration, un plan social, voire des licenciements ".

Après une semaine de réouverture des concessions (le 11 mai) et la levée des restrictions de déplacements, les effets de la crise s'annoncent durables " avec  une fréquentation modeste ", insiste le CNPA. C'est d'ailleurs ce que l'on constate chez Peugeot. Heureusement, " une fréquentation plus soutenue est à constater dans le secteur de l'entretien-réparation ", où les " carnets de commande sont remplis jusqu'à début juin ", concède l'enquête. Mais les règles sanitaires mises en place " ralentissent le nombre d'entrées en atelier ".

En amont, c'est-à-dire chez les fournisseurs de l'industrie automobile, la situation est tout aussi difficile. " Chez les fournisseurs de deuxième ou troisième rang, il y a des gros risques de disparitions d'entreprises ", note Thomas Morel, spécialiste auto chez Mc Kinsey. " Dans notre métier de la plasturgie, il y a déjà deux grosses entreprises en difficulté, une allemande, une française ", constate un équipementier tricolore. Fin avril, Novares (ex-Mécaplast, 1,4 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2019,12.000 salariés à travers le monde, dont environ 1.350 en France avec cinq sites de production et deux centres techniques) a été en effet placé en redressement judiciaire.

Trésorerie extrêmement tendue

La trésorerie des équipementiers et sous-traitants est "extrêmement tendue", relevait le mois dernier une enquête de la Fiev auprès de 120 entreprises. Les trois-quarts avaient effectué des demandes de report des échéances sociales ou fiscales, 70% des remises d'impôts directs. Plus d'un tiers des adhérents interrogés déclaraient avoir puisé dans leurs réserves, à hauteur "de 50 à 75%". Il leur restait en effet 45 jours de trésorerie à peine (à la mi-avril). " chez les fournisseurs de deuxième ou troisième rang, il y a des gros risques de disparitions d'entreprises ", note Thomas Morel, spécialiste auto chez Mc Kinsey. " Dans notre métier de la plasturgie, il y a déjà deux grosses entreprises en difficulté, une allemande, une française ", constate un équipementier tricolore. Fin avril, Novares (ex-Mécaplast, 1,4 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2019,12.000 salariés à travers le monde, dont environ 1.350 en France avec cinq sites de production et deux centres techniques) a été en effet placé en redressement judiciaire.

La trésorerie des équipementiers et sous-traitants est "extrêmement tendue", relevait le mois dernier une enquête de la Fiev (Fédération des industries des équipements pour véhicules) auprès de 120 entreprises. Les trois-quarts avaient effectué des demandes de report des échéances sociales ou fiscales, 70% des remises d'impôts directs. Plus d'un tiers des adhérents interrogés déclaraient avoir puisé dans leurs réserves, à hauteur "de 50 à 75%". Il leur restait en effet 45 jours de trésorerie à peine (à la mi-avril). Dans ce contexte, 60% des sociétés avaient dû recourir à des prêts garantis par l'Etat (PGE). Et ce pourcentage risque d'être encore plus élevé dans la prochaine enquête de la Fiev, actuellement en cours et dont les résultats seront connus dans le courant du mois.

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