L’industrie automobile a-t-elle touché cet été le fond de la crise liée au Covid-19 ? Va-t-elle pouvoir enfin trouver les ressources nécessaires pour ressortir la tête de l’eau ? Les optimistes auront en tout cas décelé quelques signes positifs après le terrible printemps 2020 et la dégringolade vertigineuse des marchés du secteur, à mesure de l’avancée de la pandémie.
A l’échelle mondiale, la bonne nouvelle pour les industriels émane de Chine. Le marché numéro un, celui qui donne le « la » de la santé de la filière, avec ses 25 millions de voitures vendues en 2019 (presque un tiers du total), a affiché une progression de 16,4 % en juillet 2020. Il s’agit de la quatrième hausse mensuelle d’affilée après les chutes brutales de février et mars consécutives au confinement du pays.
Certes, le secteur automobile chinois accuse encore un repli de 12,7 % de ses ventes depuis le début de l’année, mais cette série positive est une première depuis 2018 et beaucoup espèrent qu’elle mettra un coup d’arrêt au cycle baissier qui affectait le marché national ces deux dernières années. Le sujet est d’importance pour les grands équipementiers de rang international, très dépendants de l’appétit d’achat des automobilistes de l’ex-empire du Milieu. L’industrie française appartient à ce club, avec quatre entreprises majeures : Valeo, Faurecia, Michelin et Plastic Omnium.
« Vigueur de la demande des entreprises »
Les autres signaux encourageants pour la santé du secteur viennent d’Europe de l’Ouest. Selon notre estimation, réalisée sur plus de 90 % du marché, l’Europe au sens large (Norvège, Suisse et Royaume-Uni inclus) devrait afficher en juillet son « meilleur » mois de l’année, soit une baisse d’environ − 2 % par rapport à juillet 2019, alors que le mois de juin 2020 s’établissait encore à − 22 %.
Les ventes dans plusieurs pays ont repris des couleurs (Danemark, Pays-Bas, Espagne…) et deux marchés majeurs se sont distingués de part et d’autre de la Manche. Au Royaume-Uni, elles ont connu un essor significatif (+ 11 %), soit une hausse comme le pays n’en avait plus connu depuis le printemps 2017. En effet, les ventes automobiles y ont subi ces dernières années une décroissance continue du fait des incertitudes entourant le Brexit.
Mais c’est surtout la France qui fait figure de bon élève : le marché hexagonal est le seul en Europe à avoir enchaîné deux mois positifs d’affilée (+ 1,2 % en juin et + 3,9 % en juillet). « C’est presque une surprise, se réjouit François Roudier, directeur de la communication du Comité des constructeurs français d’automobiles. Le plus inattendu étant la vigueur de la demande des entreprises, visible dans la bonne tenue du marché des utilitaires. » Pour M. Roudier, « un triple effet a soutenu les ventes en France. Il y a d’abord un rattrapage mécanique de ce qui n’avait pu être vendu pendant le confinement. A cela s’est ajouté un engouement pour le déplacement automobile lié à la méfiance envers les transports en commun. Mais, avant tout, ce résultat est à mettre à l’actif du plan gouvernemental mis en place début juin. »
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