
Publié le 24 nov. 2020 à 7:59
La déclaration a jeté un froid à Rodez où l'usine de pièces automobiles Bosch est le premier employeur privé avec 1.340 salariés. Selon les syndicats, le président de Bosch France et Benelux, Heiko Carrié, a affirmé lors d'un comité social et économique sur les orientations stratégiques, le 10 novembre, que le groupe a envisagé après la première vague de coronavirus plusieurs hypothèses dont la fermeture du site, même si à ce jour la situation semble moins dramatique. Les capacités de production de pièces auto du groupe sont deux fois plus élevées que les commandes en 2020.
Accord de transition
L'usine de Rodez, qui fabrique des injecteurs et des bougies de préchauffage de moteurs diesel, était déjà en difficulté avec la chute des ventes de voitures diesel. Une des deux lignes d'injecteurs a été fermée l'an dernier. L'accord de transition signé en juillet 2018 prévoit le maintien des 300 emplois jusqu'à la fin 2021 et la recherche d'activités de diversification en investissant 30 millions d'euros.
Mais le groupe ne veut pas y transférer d'autres pièces. Depuis, seulement 40 emplois ont été créés pour fabriquer des barres de torsion de colonnes de direction et des machines d'assemblage pour des usines. Un projet de pile à combustible pour les groupes de froid des camions frigorifiques est à l'étude. La diversification envisagée dans l'aéronautique est malvenue avec la crise et « le groupe Bosch ne veut pas aller dans ce secteur », affirme Pascal Raffanel, délégué syndical CFE-CGC.
Surcapacité
La fabrication d'injecteurs diesel, principale activité du site, a chuté avec le double recul des ventes d'automobiles et de diesel. « Selon le cabinet d'expertise mandaté par le CSE, Bosch aurait une surcapacité de deux à trois lignes d'injecteurs l'an prochain, alors maintiendra-t-il la nôtre ? » se demande Cédric Belledent, délégué SUD. La fermeture d'une des deux lignes à Rodez a renchéri le prix de revient. Bosch privilégierait sa grande usine de Turquie et ses deux unités d'injecteurs en Allemagne.
La production du site aveyronnais a été divisée par trois en quatre ans. Il y a eu deux mois et demi de chômage partiel cette année et les commandes diminuent encore pour 2021. « Le sort de l'usine sera probablement annoncé à l'été prochain car l'accord de transition protège les volumes jusqu'à la fin 2021, prévoit Pascal Raffanel. Bosch cherche un repreneur du site. »
L'effectif diminue : il y a eu 200 ruptures conventionnelles en quatre ans et 130 départs en préretraite sont programmés l'an prochain. Il restera alors 1.200 salariés. Mais la direction ne prévoit plus que 800 emplois en 2022 hors diversification, dans cette usine qui employait 2.300 personnes en 2005.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Automobile : l'usine Bosch de Rodez est menacée - Les Échos"
Post a Comment