Un système français de lampes à ultraviolets permet de neutraliser germes, bactéries et virus comme le Covid-19 qui prolifèrent à l'intérieur des habitacles.
Voitures partagées, de location, taxis, ateliers et garages, auto-écoles, véhicules d'entreprise, de service, l'automobile se partage à plusieurs, jusqu'à 5 personnes qui vivent alors dans un espace confiné, chaud et humide. Certaines voient défiler des dizaines de passagers différents sans que l'on puisse, techniquement, désinfecter l'habitacle à chaque rotation d'occupants. C'est donc un véritable foyer de contamination aux virus, négligé jusqu'à présent ou simplement nettoyé, dans le meilleur des cas, avec des produits d'entretien classiques, mais souvent polluants pour l'atmosphère.
Depuis l’apparition du Covid-19, les virucides sont venus à la rescousse mais ils nécessitent une intervention longue et méticuleuse pour atteindre tous les recoins de l’habitacle. Partant de ce constat, un spécialiste des transports voyageurs, par ailleurs ingénieur Art & Métiers, s’est souvenu des qualités germicides des ultraviolets, les UV-C, capables de détruire en un temps record l’ADN/ARN des bactéries, champignons, virus et coronavirus. Et de se glisser dans les endroits les plus inaccessibles par le simple effet de diffusion de la lumière.
Utilisés couramment depuis des dizaines d'années dans les blocs opératoires, pour la désinfection des instruments ou de l'eau, il suffisait de les adapter pour une utilisation automobile. Et il y a de quoi faire puisqu'une étude de 2011 de l'université Queen-Mary de Londres a montré que les sièges arrière d'une voiture pouvaient contenir plus de 700 bactéries/cm², soit 8 fois plus que les sièges des toilettes...
« L'université de Boston et Philips ont récemment prouvé l'efficacité des ultraviolets sur le Covid-19, avec une dose faible de 5 mJ/cm2 pour tuer 99 % des virus en 6 secondes », avance Éric Breuil. « Avec notre système UVmobi on-demand nous diffusons 2 à 15 fois la dose minimale nécessaire [selon l'accessibilité de la surface à désinfecter], pour tuer le Covid-19 et les très nombreux autres germes présents dans les voitures. »
Le mode opératoire est très simple : après que le conducteur a quitté le véhicule, l'opérateur fixe sur les portières aux vitres abaissées quatre lampes montées sur des supports magnétiques qui surplombent ainsi l'habitacle. À partir du boîtier de commande extérieur, l'allumage des UV-C est enclenché pour deux minutes, au terme desquelles le véhicule est totalement désinfecté à l'intérieur. Il faudra néanmoins continuer à désinfecter de façon classique les points de contact extérieurs (poignées de porte, de capots), ce qui est beaucoup plus facile.
Aucun recoin négligé
« Les rayonnements sont arrêtés par la carrosserie de la voiture, le pare-brise et tous les matériaux, même fins, assure Éric Brueil. Le protocole très strict implique que personne ne reste à proximité de la voiture quand elle est en cours de désinfection. Les garnissages ne craignent rien, car les tests menés ont montré qu'il faudrait plus de 1 500 désinfections consécutives pour commencer à voir un léger changement de couleur de certains matériaux plastiques, non traités anti-UV. »
Seul problème pour cette désinfection à 360° qui ne néglige aucun recoin, Éric Brueil est tellement en avance de phase qu'il ne connaît pas encore le coût de la prestation. « Elle serait très utile dans beaucoup d'entreprises, de collectivités et de garages où le matériel pourra être amorti aisément. Il est actuellement en pré-production, disponible au tarif de 3 900 euros, mais il pourra baisser bientôt avec l'effet volume. Il a été par ailleurs sélectionné par l'European Institute of Innovation and Technology Urban Mobility (EIT-UM) dans le cadre d'un appel à projets Covid-19 et mobilité. ».
« Nous lançons actuellement, au sein d'un consortium de six partenaires de quatre pays différents, deux sites pilotes à Barcelone et Thessalonique, une expérimentation visant à enrayer la désaffection de 30 à 40 % de la fréquentation des transports publics. » Reste à imaginer un service individuel qu'UVmobi a assuré gratuitement jusqu'à présent, en guise de démonstration. Mais rien n'interdit à une station-service ou un garage de s'équiper et de proposer ensuite la prestation à ses clients.
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