Publié le 20 novembre 2020
Le constructeur californien de voitures électriques va faire son entrée dans le SP 500, l’indice phare de la Bourse américaine. Cette victoire financière de Tesla marque la réussite de son modèle alliant véhicule électrique et développement informatique. Le patron de Volkswagen, constructeur numéro un mondial, a dévoilé un vaste plan d’investissement pour s’inspirer de son "petit" concurrent américain.
Tesla n’en finit pas de bousculer le monde de l’industrie automobile. Le constructeur de voiture électrique haut de gamme, dont la valeur en Bourse ne cesse d’augmenter, va bientôt faire son entrée dans le S&P 500, l’indice phare des marchés financiers américains. Et c’est une entrée fracassante que va faire la firme californienne ! Avec près de 480 milliards d’euros de capitalisation boursière, elle se placera directement dans le top 10 des plus grosses entreprises de l’indice.
Cette nouvelle boursière est symptomatique du parcours ascendant de Tesla. La valeur de marché du "pure player" de l’électrique se situe à des niveaux bien plus élevés que ses concurrents automobiles, qui commencent d’ailleurs à s’en agacer. Selon le critère habituel de calcul de la réussite d’un constructeur, à savoir le décompte de ses ventes annuelles de véhicules, Tesla n’est en effet qu’un tout petit acteur. La marque ne vend qu’autour de 400 000 voitures par an quand Volkswagen, numéro un mondial, en écoule 10,9 millions et son dauphin Toyota 10,7 millions. Akio Toyoda, PDG de Toyota et petit-fils du fondateur, l’a d’ailleurs signalé lors de la présentation des derniers résultats trimestriels : le constructeur japonais est moins bien valorisé en Bourse mais, lui, vend plus de voiture et engrange des bénéfices !
Plus pragmatique, Herbert Diess, le PDG de Volkswagen, a choisi de faire de Tesla son nouveau benchmark. Dans une interview à Bloomberg, il explique que Tesla est un concurrent très important car il tire l’industrie vers l’avant. "Venant de l’industrie du logiciel, il (Tesla, ndr) a des capacités que nous avons toujours à construire. C’est une référence pour nous", déclare Herbert Diess. Volkswagen entend donc progresser, et progresser vite, sur les deux domaines de prédilection de Tesla : la propulsion électrique et le logiciel embarqué. Un véritable défi industriel pour ce constructeur historique, dont toutes les capacités tournent autour du développement du moteur thermique. Mais aussi un défi d'image, l'histoire récente de Volkswagen étant toujours marquée par le scandale du Dieselgate...
73 milliards d’euros d’investissement
Le 13 novembre, lors d’une réunion avec les investisseurs, le groupe Volkswagen a justement dévoilé un vaste plan d’investissement en recherche et développement de 73 milliards d’euros. Trois domaines de R&D sont ciblés. Le développement du véhicule électrique représentera la moitié de l’investissement, avec 35 milliards d’euros. La digitalisation du fonctionnement des véhicules arrive juste derrière et bénéficiera d’un budget de 27 milliards d’euros. Le reste, 11 milliards d’euros, servira à l’hybridation des gammes de véhicules actuelles.
C’est donc du modèle industriel même de Tesla que Volkswagen veut s’inspirer. Tesla a su maîtriser l’alliance entre la propulsion électrique, la production des batteries et le développement d’un logiciel-maison qui fait tourner le tout et qui permet des mises à jour régulières pour améliorer le fonctionnement du véhicule. Et c’est bien ce modèle qui est valorisé par les investisseurs et qui menace les autres constructeurs d’obsolescence…
Dans Bloomberg, Herbert Diess le confirme. "Nous devons prendre une décision : devient-on des fournisseurs d’une coquille, un style de carrosserie qui est ensuite équipé d’un ordinateur par un tiers pour faire tourner la voiture, ou sommes-nous capables de convertir cet objet précieux et excitant en un véritable objet connecté ?", dit-il.
Arnaud Dumas, @Adumas5
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