Finalement, la "rencontre ne devrait pas avoir lieu", affirme à Challenges une source industrielle. Emmanuel Macron devait réunir le 29 novembre Jean-Dominique Senard, président de Renault, et Carlos Tavares, directeur général de Stellantis. Le président de la République avait l’intention d’annoncer dans la foulée des aides à l’industrie automobile française. Mais, "l’Elysée a reporté cette réunion", selon une source proche du dossier. Le chef de l’Etat a en effet plusieurs dossiers urgents à gérer, comme l’évolution de la pandémie ou la Guadeloupe…
Le but de la réunion: discuter des aides à la filière automobile. Le chef de l’Etat souhaite notamment des engagements fermes des constructeurs sur la mutation énergétique. Déjà, un rendez-vous aurait dû avoir lieu avant le 26 octobre, journée de la grande table ronde organisée par la filière auto. Mais Carlos Tavares n’avait pu alors se rendre disponible.
2,5 milliards d'aides
Quel sera le montant des aides attendues par la filière en crise? Une enveloppe de "2,5 milliards d’euros" est envisagée, d’après nos informations. Le montant n’est toutefois "pas encore totalement arbitré". Luc Chatel, président de la PFA, estime que la fameuse transition énergétique imposée par le pouvoir politique européen nécessitera des centaines de milliards d’euros d’investissements. "Nous les avons chiffrés pour la filière française à 17 milliards
Bruxelles a décidé d’une réduction draconienne de 55% des émissions de CO2 des véhicules entre 2021 et 2030. La Commission propose en outre carrément d’interdire la vente après 2035 des véhicules non électriques, y compris les hybrides rechargeables. Le gouvernement français a promis de plaider pour que ces derniers bénéficient d’un sursis. Mais Paris semble bien seul à les soutenir. L’automobile européenne n’a donc plus le choix. Même si les acteurs de la filière et les experts n’excluent plus des révoltes socio-politiques contre les interdictions de circulation prévues et le net renchérissement de la mobilité. Ce qui retarderait le calendrier annoncé.
L’enjeu de cette transition énergétique est capital: "la France, qui représente 9% de la valeur ajoutée de l’auto en Europe, sera-t-elle capable de rentrer dans la seconde révolution automobile? Ce n’est pas gagné", expliquait le 19 octobre dernier Luc Chatel à quelques journalistes spécialisés. En termes d’emplois, la facture risque notamment d’être douloureuse. La transition énergétique pourrait se traduire par une perte de 65.000 à 100.000 emplois supplémentaires, sur une filière auto employant 360.000 personnes environ aujourd’hui, signale Luc Chatel.
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