Publié le 21 déc. 2021 à 18:23Mis à jour le 21 déc. 2021 à 18:27
La fin d'un long et pénible chapitre pour Nikola. Mercredi, le fabricant de camions électriques a indiqué avoir trouvé un accord avec la Security and Exchange Commission (SEC) pour clore le différend judiciaire qui l'oppose au gendarme boursier américain depuis un an. Cible d'une enquête pour tromperie, la société versera à la SEC 125 millions de dollars.
« Nous sommes heureux de refermer ce chapitre, toutes les enquêtes gouvernementales étant terminées », a déclaré l'entreprise dans un communiqué. Nikola, qui avait indiqué en novembre avoir provisionné 125 millions de dollars dans ses comptes, paiera cette somme en cinq versements semestriels à compter de fin 2021.
Les ennuis de la start-up remontent à juin 2020, peu après ses débuts en fanfare à Wall Street. Nikola n'a alors encore rien vendu, mais ses promesses font rêver les investisseurs : produire des pick-up et des camions électriques (dès cette année) et à hydrogène (à compter de 2023). Son meilleur ambassadeur n'est autre que son patron fondateur, Trevor Milton, qui multiplie les saillies sur Twitter, dans la roue d'un certain Elon Musk. L'action tutoie les 80 dollars, et Nikola dépasse brièvement la capitalisation de Ford.
Chemin de croix
C'est une enquête de Bloomberg qui va, la première, faire dévier la trajectoire rectiligne. Trevor Milton exagérerait les performances de ses véhicules, rapportent des sources anonymes citées par l'agence financière. Trois mois plus tard, un rapport assassin du vendeur à découvert Hendenbourg Research enfonce le clou : partenariats, maturité de la technologie, performances...des « dizaines de mensonges » parsèmeraient le discours de la société.
Commence alors un long chemin de croix. General Motors, qui prévoyait de prendre une participation de 11 %, se contente d'une simple relation fournisseur ; la SEC et le ministère de la Justice ouvrent une enquête à l'encontre de Nikola et de Trevor Milton, qui finit par démissionner.
Le cours de Bourse sous les 10 dollars
Plusieurs fournisseurs et investisseurs, comme Bosch ou le sud-coréen Hanwa, ont pris leurs distances et réduit leur participation - le cours de Bourse est retombé depuis le début du mois sous les 10 dollars. Sans oublier, donc, l'amende qui va grever un peu plus les finances d'une entreprise qui n'a livré ses premiers camions que vendredi dernier, le 17 décembre, et qui a accusé une perte nette de 267 millions de dollars au cours des trois derniers mois.
« Nikola est à la fois responsable des déclarations trompeuses de M. Milton et d'autres supercheries, qui ont toutes faussement représenté le statut réel de l'entreprise sur le plan financier et technologique », a déclaré dans un communiqué Gurbir Grewal, responsable de la mise en oeuvre des règles à la SEC. La start-up s'est elle-même pourvue en justice contre son ancien patron afin d'obtenir des compensations financières.
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