Si les humoristes actuels délaissent largement l’automobile, il en est allé très différemment jusqu’au début des années 2000. Un thème de boomers très certainement, mais dont Coluche, Jean Yanne, Pierre Palmade et Michèle Laroque, ou encore Fernand Raynaud ont fait leurs choux gras. Pour notre plus grand bonheur ! Voici une petite rétrospective amusante, en vidéo.
Il est tout à fait révélateur de constater la place décroissante de l’automobile chez les humoristes, surtout les jeunes. Elle n’est plus un thème en soi, très certainement parce que le sujet préféré de nombre d’entre eux est eux-mêmes, mais aussi parce qu’elle a perdu en importance dans l’esprit d’une nouvelle génération d’amuseurs urbains. Mais les plus de trente ans… quarante ans même se souviendront que tel n’a pas toujours été le cas.
Dès les années 50, les amuseurs se servaient de l’automobile, reflétant la nouvelle préoccupation des Français qui commençaient alors massivement à se motoriser, à une époque où les routes étaient plutôt utilisées par les professionnels, dont les routiers. Et c’est là que revient en tête un sketch de Jean Yanne et Paul Mercey, en 1964, qui mérite d’ailleurs de figurer en premier de cette rubrique intitulée « Route de nuit ». Car les deux compères campent deux routiers férus de musique classique et de poésie écoutant une émission de radio intitulée, je vous le donne en mille, « Route de nuit »…
Quand l’automobile faisait le bonheur des comiques…et le nôtre !
Le très regretté Jean Yanne n’en est pas resté là, montrant examen du permis de conduire quelque peu musclé en 1967… Et non dénué de vérité, puisque les examinateurs ne délivrent plus directement le fameux papier rose, de peur de représailles s’ils le refusent.
Quand l’automobile faisait le bonheur des comiques…et le nôtre !
Si Jean Yanne conserve une certaine notoriété, il en va différemment de l’acteur Jacques Dufilho (Le Crabe tambour, Un Mauvais fils), du moins en tant qu’humoriste. Car ce grand amateur de Bugatti a connu un certain succès par ses sketchs dans les années 50, et il en est un où l’incompréhension entre une dame et son garagiste sert de ressort comique : Mademoiselle Berthe et sa voiture. Une situation pas si obsolète, la méconnaissance des arcanes de la voiture restant très prégnante.
Quand l’automobile faisait le bonheur des comiques…et le nôtre !
C’était avant la starification des humoristes, initiée par Fernand Raynaud. Lui aussi grand amateur d’automobile, il a poussé la rigolade jusqu’à se tuer au volant d’une Rolls Corniche en percutant le mur d’un cimetière en 1973... Mais avant ça, il a évoqué la 2CV, dans « La 2CV de ma sœur ».
Quand l’automobile faisait le bonheur des comiques…et le nôtre !
Coluche, l’immense, le seul, le vrai, s’est littéralement propulsé au firmament de la célébrité grâce à son humour et son talents exceptionnels, servant de locomotive à toute une génération d’humoristes. Il n’a, bien évidemment, pas oublié la voiture dans deux sketchs. L’autostoppeur, certainement un de ses meilleurs.
Quand l’automobile faisait le bonheur des comiques…et le nôtre !
Et On n’a pas eu de bol, narrant un accident de voiture provoqué par l’alcool au volant :
Quand l’automobile faisait le bonheur des comiques…et le nôtre !
Bien moins connu que Coluche, mais tout de même populaire dans les années 70-80, Alex Métayer a eu une approche plus sociétale de l’humour, tout en demeurant hilarant. Le voici qui évoque l’hypocrisie progressiste de certains rapports homme-femme, pas du tout obsolètes malheureusement. Cela débouche sur un accident.
Quand l’automobile faisait le bonheur des comiques…et le nôtre !
A la même époque sévissait l’immense Raymond Devos, qui a donné ses lettres de noblesse médiatique à l’humour absurde. Et en matière d’absurde, les aménagements routiers se posaient et se posent toujours là ! Rappelons-nous le sketch du Rond-point.
Quand l’automobile faisait le bonheur des comiques…et le nôtre !
Fernand Raynaud a évoqué la 2CV de sa sœur ? Devos nous offre une variante décalée de la Citroën, qu’il renomme la Deux bœufs. Cela engendre quelques déboires, bien évidemment.
Quand l’automobile faisait le bonheur des comiques…et le nôtre !
Pour rester dans la veine des voitures populaires, Les Chevaliers du Fiel se sont distingués par leur finesse habituelle dans une chanson : La Simca 1000. Cœurs sensibles, reportez-vous sur un stand-upper actuel…
Quand l’automobile faisait le bonheur des comiques…et le nôtre !
Roland Magdane, autre grande star de l’humour des décennies 70-80 avait stigmatisé, à juste titre, les pubs Renault. On pense bien sûr à la R14, surnommée « la poire » par quelque pubard sous cocaïne, mais aussi la R5 sur un balai de sorcière. Malheureusement, je ne le retrouve pas. Si quelqu’un veut bien se dévouer…
Plus récemment, Pierre Palmade et Michèle Laroque ont recyclé le thème des rapports homme-femme au volant, abordé par Alex Métayer. Avec un talent aussi avéré.
Quand l’automobile faisait le bonheur des comiques…et le nôtre !
A l’heure actuelle, la voiture n’est pas totalement oubliée des jeunes humoristes, j’en veux pour preuve Michou qui s’est fait offrir une Fiat Panda par McFly et Carlito. Cela donne lieu à une série de vidéos amusantes sur YouTube, la médiatisation des humoristes passant désormais plus par ce genre de canal qu’à la télévision.
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