
« Repassez plus tard ! – Mais quand ? – Lorsque l’on sera sûr de pouvoir vous livrer. » Le client allemand est dépité. Lui qui voulait se mettre au volant de sa Volkswagen Tiguan hybride pour les vacances d’été, il ne recevra pas son gros SUV avant huit à dix mois. Depuis début mars, le constructeur refuse les commandes en Allemagne pour cinq modèles de véhicules hybrides, révèle le site Automobilwoche.
Audi, autre marque du géant de Wolfsburg, a fait de même, mais dans toute l’Europe cette fois, où les volumes de production disponibles d’hybrides rechargeables pour 2022 sont épuisés. Le manque de puces n’est pas le seul facteur en cause. Les chaînes logistiques sont perturbées. Et l’assemblage des voitures est limité par les difficultés de production en Ukraine, notamment d’équipements aussi importants que les faisceaux de câblage. Une tension sans précédent pour le secteur automobile.
Question commerciale : comment faire patienter les clients sans susciter impatience et frustration ? Enjeu financier, surtout : peut-on vendre aujourd’hui un véhicule à prix fixe, alors qu’il sera fabriqué dans un an à un coût plus élevé qu’aujourd’hui en raison de la flambée des cours du nickel, du cobalt, du lithium et de métaux rares nécessaires aux batteries ? L’industrie allemande n’est pas seule touchée par une crise que le secteur croyait terminée fin 2021.
Des marques de luxe qui s’en tirent
Dans l’Union européenne, les ventes de voitures neuves ont plongé de 20 % en mars par rapport au même mois de 2021, a indiqué, mercredi 20 avril, l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA). Avec 844 187 véhicules écoulés, c’est près d’un tiers de moins qu’en 2019. Du jamais-vu depuis 1990, à l’exception de 2020, où l’industrie avait été frappée par des fermetures d’usines au début de la pandémie de Covid-19. Nombre de sites ont suspendu ou réduit leur production, comme Volkswagen à Wolfsburg et à Zwickau, ou Renault à Douai (Nord).
La plupart des pays accusent des baisses à deux chiffres : l’Allemagne (− 17,5 %), la France (− 19,5 %), l’Italie (− 29,7 %), l’Espagne (− 30,2 %), la Pologne (− 17,4 %), la Belgique (− 17,7 %) ou la Suède (− 39,5 %). Les constructeurs aussi : Volkswagen, le numéro un européen (− 24,3 %), son suivant, Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat Chrysler…) (− 32,9 %) et Renault (− 14,1 %), en partie sauvé par Dacia. Toyota recule de 12,2 %, BMW-Mini, de 20,5 %, et Mercedes-Smart, de 13,6 %. Les mois qui viennent ne s’annoncent pas prometteurs, entre la guerre en Ukraine et le ralentissement de la croissance chinoise en partie liée à la stratégie « zéro Covid » de Pékin.
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