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Automobile : Renault veut se couper en deux pour se donner de l'air - Le Monde

Luca De Meo devant la gamme électrique de Renault, à l’International Motor Show de Munich (Allemagne), le 6 septembre 2021.

Au mois d’avril 2018, six mois avant la chute de Carlos Ghosn, son ancien PDG, les marchés financiers valorisaient Renault près de trente milliards d’euros. Quatre ans plus tard, après avoir été secoué par plusieurs mégatempêtes (elles ont pour nom « Carlos Ghosn », « Echec de la fusion avec Fiat-Chrysler », « Covid », « Pénurie de semi-conducteurs », « Guerre en Ukraine »), le groupe au losange vaut 6,68 milliards d’euros en Bourse, soit la moitié des bénéfices 2021 de son rival Stellantis, moins que la valeur de sa participation au capital de son allié Nissan (7,2 milliards d’euros au cours du 20 avril). Sur le forum boursier de Boursorama Banque, un internaute résume la situation : « Hors Nissan, Renault est valorisé à zéro euro. »

Il y a donc péril pour l’ex-Régie. L’un des fleurons français de l’automobile est devenu une proie potentielle, diminué encore par le désarrimage de son activité russe qui représentait 15 % de ses volumes, 50 % du bénéfice opérationnel de son activité automobile et prive le groupe d’une source de cash indispensable à ses investissements, en particulier dans son ambitieux plan électrique.

Un projet à l’étude

Alors une folle idée est en train de faire son chemin. Elle occupe les dirigeants de l’entreprise et les stratèges de Bercy. Elle a été évoquée lors de la présentation des résultats du Losange en février. Il s’agit de scinder Renault en deux entités distinctes, l’une électrique l’autre thermique, à l’image de ce qu’a déjà fait Volvo avec sa marque tout électrique Polestar et de ce qu’a annoncé le constructeur américain Ford début mars, qui lui aussi va se diviser en un Ford à moteur classique et un Ford à batterie.

Luca De Meo, le directeur général de l’entreprise, a confirmé que le projet est bien à l’étude, lors de la cérémonie de remise de son prix de « L’Homme de l’année » décerné le 12 avril par Le Journal de l’Automobile. L’idée est de conserver le Groupe Renault en tant que holding cotée et de créer deux filiales. L’une centrée sur la France, et éventuellement cotée à part, regrouperait l’ensemble de la chaîne de valeur des activités électriques, l’autre rassemblerait à l’étranger les activités thermiques et s’adosserait à un partenaire industriel, de long terme, lequel pourrait devenir majoritaire.

Chez Renault, on insiste sur le caractère encore flottant des contours de cette scission, tout en indiquant que davantage de détails seront donnés à l’automne lors d’une journée investisseurs. Le moment n’est pas choisi par hasard. « Les constructeurs pur-électriques sont catalogués par la Bourse comme des valeurs technologiques et non industrielles, avec des multiples de valorisation structurellement plus élevés », indique Laurent Petizon, directeur général pour la France du cabinet de conseil AlixPartners.

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