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Automobile, luxe, Ferrari : un homme et une femme - Les Échos

« En course, à quoi pensez-vous, quelle est la chose la plus importante ? - Peut-être le bruit du moteur. » Le sentiment de feu-Jean-Louis Trintignant, pilote automobile dans la vie et dans « Un homme et une femme », les investisseurs ont été rassurés de le voir partagé par Benedetto Vigna, le patron de Ferrari depuis dix mois.

L'information cruciale du plan stratégique 2022-2026 était aussi celle d'apparence la plus anecdotique : le « son unique Ferrari » survivra aux motorisations électriques ! Elle résume, à elle seule, les dilemmes de la marque au cheval cabré, appréhendée en Bourse comme partie intégrante de l'univers du luxe, mais ne pouvant s'éviter les figures imposées de l'industrie automobile, du SUV - le « Purosangue » à venir en septembre - à l'électrification.

La firme de Maranello cheminera à petit trot vers le véhicule sur batteries (2025), une façon de ne pas renier ses principes fondateurs du « fait maison » tout en limitant ses investissements, maintenus sous 900 millions d'euros par an, moins que craint par les analystes.

Cette hâtive lenteur lui permettra de soigner ses actionnaires aussi bien que les « Ferrarista », avec un dividende et des rachats d'actions presque doublés sur cinq ans.

Benedetto Vigna, ex-ST Microelectronics, a confié à une ancienne proctérienne passée par Pandora et Bulgari, Carla Liuni, le soin de perpétrer le mythe. Le « chabadabada » boursier peut continuer.

À noter

Après un exercice 2022 considéré par le marché comme une transition dans la trajectoire d'amélioration de la rentabilité étant donné le calendrier de lancement de ses séries iconiques et du SUV « Purosangue », le plan stratégique de Ferrari a dévoilé des objectifs 2026 globalement conformes aux anticipations des analystes. Il comportait néanmoins deux bonnes surprises sur la marge opérationnelle, légèrement meilleure avec une cible entre 27 % et 30 % en 2026, et sur le cash-flow libre industriel un peu plus consistant (entre 4,6 et 4,9 milliards).

La marque à l'étalon cabré versera 2 milliards d'euros de dividendes entre 2023 et 2027 (après 1 milliard sur le plan précédent de 2018-22) et procédera à 2 milliards d'euros de rachats d'actions d'ici 2026 (après 1,1 milliard sur cinq ans).

Le « derating » des valeurs de croissance en Bourse n'a pas épargné Ferrari (-26,5 % pour l'action depuis le 1er janvier et des multiples de valorisations qui se sont compressés de 5 % à 10 %, les estimations de résultats ayant été récemment revues à la hausse). Mais celui-ci a été moins fort que pour Hermès (-36,6 % et une compression de multiples à un et deux ans de 15 % à 20 %).

Depuis la scission de Fiat fin 2015, le titre a pratiquement quadruplé à Milan où il a rapporté à l'actionnaire presque 10 fois plus, dividendes réinvestis, que l'indice des valeurs vedettes. FootsieMIB. Il monte sur la deuxième marche du podium de la place milanaise après STMicroélectronics (+305,5 %). Il a également fait deux fois mieux que l'indice des valeurs mondiales du luxe de S&P Global depuis la cotation.

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