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Le marché automobile français traverse sa pire crise depuis un demi-siècle - Les Échos

Les mois se suivent et se ressemblent. Les ventes de voitures neuves ont encore reculé en France le mois dernier par rapport à la même période de 2021, pourtant elle-même déjà une année noire : selon les données publiées par la Plateforme automobile (PFA), il s'est vendu 126.813 véhicules particuliers, soit 10,09 % de moins qu'en mai 2021. Même si le mois a compté cette année deux jours ouvrés de plus que l'an dernier…

Sur les cinq premiers mois de l'année, la bérézina est encore plus frappante, avec une chute des ventes de 17 % par rapport à l'an dernier, et même de 35,7 % par rapport à 2019 (600.897 immatriculations, contre 935.478 en 2019), l'année ayant précédé la crise sanitaire.

Goulots d'étranglement

« Mêmes causes, mêmes effets… » commente François Roudier, porte-parole de la PFA, pointant essentiellement les pénuries de semi-conducteurs qui ont contraint les constructeurs à restreindre leur production.

« Les tensions sur les approvisionnements, les matériaux et la logistique continuent de compromettre le rebond du marché : toute la chaîne de production est encombrée et stressée », explique aussi Eric Champarnaud, associé du cabinet C-Ways. Les inquiétudes liées à la guerre en Ukraine , ou les goulots d'étranglement dus aux confinements chinois, ont amplifié les difficultés.

Tesla à la peine

Aucun constructeur n'a été épargné. Stellantis (qui regroupe notamment les marques Peugeot, Citroën, DS, Fiat ou Opel) a accusé un recul de 22,15 % sur cinq mois. Renault (Renault, Dacia et Alpine) s'en tire mieux mais reste dans le rouge avec une baisse de 15,45 %.

L'allemand Volkswagen , troisième acteur du marché en France, a même vu ses ventes s'effondrer de 29,35 % en mai (et de 22 % entre janvier et mai 2022). Mais la palme de la déconfiture revient à Tesla , qui n'a vendu que 152 véhicules en mai 2022 contre 2.111 en mai 2021 (-92,80 %). En attendant que son usine berlinoise monte en puissance, le constructeur américain importe encore l'essentiel des voitures qu'il vend en Europe de Shanghai - une ville longtemps soumise à un confinement strict. Réputé pour concentrer ses ventes en fin de trimestre, Tesla pourrait toutefois se rattraper en juin (entre janvier et mai, ses ventes ont progressé de 7,64 %).

Choc sur les prix

Les spécialistes n'attendent guère d'amélioration dans les mois à venir. « Les pénuries sont parties pour durer au moins jusqu'en 2023, rappelle François Roudier. On ne retrouvera pas les ventes perdues. Or mai et juin sont traditionnellement les plus gros mois pour le secteur. »

Après deux années déjà catastrophiques, rares sont les experts à oser des prévisions sur 2022. « Après 1,65 million en 2021, on table aujourd'hui sur 1,4 million pour cette année. Je pense qu'il faut remonter à la fin des années 1960 pour retrouver un niveau aussi bas… » avance Eric Champarnaud, qui ne se montre guère optimiste pour l'avenir.

« Une fois que les pénuries seront derrière nous, le secteur risque de subir un tel choc sur les prix que l'appétit pour les voitures neuves risque de s'éroder. Sans vouloir être catastrophiste, je crains que nous ne retrouvions pas de sitôt les niveaux pré-crise, de 2,2 ou 2,3 millions de ventes », conclut le spécialiste.

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https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/le-marche-automobile-francais-senfonce-encore-dans-la-crise-1410527

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