Les prix des carburants élevés accélèrent la transformation du parc automobile - BFMTV

Les ventes de modèles hybrides, électriques, GPL ou compatible avec le superéthanol E85 battent des records, autant en neuf qu'en occasion.

Ce sont des modèles qui surnagent dans un marché automobile en chute libre. Alors que les ventes de voitures neuves ont encore baissé de 10% le mois dernier, la part des ventes des véhicules à motorisations dites alternatives atteint des niveaux records.

Une tendance de fond avec la mutation du marché automobile dans un contexte de normes antipollution plus sévères au niveau européen, de la mise en place des ZFE en France, mais aussi avec des prix des carburants très élevés actuellement.

Décollage des motorisations alternatives

Depuis le début de l'année, les voitures hybrides représentent 28,6% des ventes de voitures neuves, contre 23,6% l'an dernier. Même constat pour les voitures 100% électriques, dont la part représente 11,9% (7,1%), ou les modèles à bicarburation essence + GPL sur lesquels misent notamment Dacia, à 4% de parts de marché, contre 2,3% l'an dernier.

On note aussi une belle progression des voitures essence directement compatibles avec l'E85 (Ford et Jaguar Land Rover), avec 7342 ventes depuis début 2022. La part des voitures essence (compatibles avec la pose d'un boitier E85, au contraire des véhicules diesel) résistent de son côté un peu plus que les modèles au gazole.

Tous les modèles du top 10 des meilleures ventes du marché français sont vendus en versions hybrides, électriques ou GPL, ou au moins en version essence pour la Citroën C3 (2e), compatible donc avec l'E85.

L'hybride et l'électrique en progression dans l'occasion

Même constat du côté de l'occasion, avec une offre qui se diversifie peu à peu, en miroir du marché du neuf d'il y a quelques années.

Le gazole reste la motorisation la plus répandue dans les achats de seconde main, à 52% des ventes en mai, mais en baisse de 7,8% par rapport au même mois l'an dernier, d'après le baromètre Autoscout24. Après l'essence (41,16% des ventes), les modèles hybrides commencent à représenter une part significative, à 4,6% des ventes en mai (3,25% l'an dernier). Le 100% électrique reste encore assez rare, 1,4% des ventes, mais voit sa part de marché progresser de 67%.

"La flambée des prix des carburants traditionnels accélère le rééquilibrage diesel-essence et booste les motorisations électriques, hybrides et GPL malgré une maigre offre", commente Vincent Hancart, directeur Général d’AutoScout24 France.

Et les modèles essence équipés déjà d'un boitier de conversion E85 partiraient aussi comme des petits pains:

"Chez AramisAuto, une Peugeot 208 avec le moteur essence 1,2 litre part quatre fois plus vite actuellement si elle est déjà équipée d'un boitier de conversion à l'E85", souligne Jérôme Loubert, directeur du développement de Flexfuel, spécialiste des kits bioéthanol.

Malgré la montée des modèles plus vertueux ou économes, une tendance inquiète toutefois les professionnels de l'occasion. Faute de budget et avec un choix de "nouvelles" motorisations qui peut laisser perplexe, de plus en plus d'acheteurs se tournent vers des modèles âgés de 16 ans et plus. Des véhicules qui représentaient plus de 21% des ventes en mai, la seule "classe d'âge" de seconde main à progresser en volume en mai.

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