Publié le 8 nov. 2022 à 18:45Mis à jour le 8 nov. 2022 à 21:03
Il faut rendre à César ce qui appartient à Luca de Meo : rarement tronçonnage d'une entreprise industrielle n'aura été « vendu » aux investisseurs avec autant d'élégance et d'habileté.
La « révolution » d'un Renault réorganisé en cinq « chaînes de valeur », si elle suit le sillon de l'agilité stratégique déjà tracé par ses concurrents afin de relever les défis de la transition électrique, est appelée à en devenir le modèle. Jamais jusqu'ici dans l'automobile, la logique n'avait été poussée aussi loin.
La « Renaulution » vivra à travers au moins deux (voire trois) sociétés cotées (Renault « historique », la filiale électrique Ampere dont il gardera le contrôle, et peut-être, un jour, Alpine), et au moins trois joint-ventures.
Le plan est frappé au coin d'un pragmatisme qui fait recourir à Google et à Qualcomm pour transformer la voiture en iPhone, et à un Chinois, Geely, pour garder la porte ouverte des motorisations thermiques et hybrides. Mais cette « petite » alliance avec le propriétaire de Volvo Cars est aussi une épine dans le pied de la grande Alliance avec Nissan en compliquant le partage de leur propriété industrielle.
Malgré des objectifs 20 % à 25 % supérieurs aux attentes, cette nouvelle plasticité n'a d'ailleurs pas répondu à la seule question qui intéresse la Bourse : les cinq écuries pourront-elles profiter de l'avoine tirée d'un désengagement du capital de Nissan ? Foin du mystère…
À noter
Déçue par l'absence de nouvelles sur l'évolution de l'alliance capitalistique avec Nissan, la Bourse a tiré le tapis sous les pieds de Renault, la seule valeur en hausse du secteur automobile depuis le début de l'année. Malgré une baisse de 3,3 % mardi, le titre demeure en progression de 0,25 % depuis le 1er janvier, malgré l'impact de sa sortie de Russie.
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