
Chez Ford Europe, on est d’humeur à renverser la table. La division du constructeur américain, qui a profondément remanié son état-major, entend bouleverser sa gamme, qui va se réduire et passer au tout-électrique. Dès 2023, son organisation interne sera soumise à une plus forte pression financière, et son positionnement commercial recentré sur une « américanité » retrouvée. Pour bien signifier sa volonté de rompre les amarres, Ford Europe (4,7 % de parts de marché sur le continent) a fait savoir que la Fiesta, son modèle le plus populaire, dont la première génération apparut en 1976, ne serait pas renouvelée.
En 2025, la Focus, berline compacte longtemps considérée comme le pivot de l’offre Ford sur le Vieux Continent, cessera elle aussi sa carrière. Le retrait programmé de ces deux véhicules à large diffusion produits en Allemagne sonne la rupture avec les berlines, remplacées par des SUV et des crossovers plus imposants (et générateurs de marges plus élevées), mais aussi avec les motorisations thermiques, que Ford cessera de produire en 2035, conformément à ce que prévoit la réglementation européenne.
En 2023 et en 2024 seront lancés quatre modèles électriques. Un SUV de gabarit moyen développé sur la base de la plate-forme MEB fournie par le groupe Volkswagen, une version à batterie de la Ford Puma, un crossover sportif et un modèle sans doute dérivé de la base technique d’un utilitaire. Après avoir diffusé 25 000 voitures électriques en Europe en 2022, essentiellement des Mustang Mach-E, la marque se fixe comme objectif d’en vendre 600 000 en 2026.
Nette réduction du catalogue
Entre mise à la retraite des anciennes valeurs sûres de l’ère thermique et lancements de nouveaux véhicules, le grand chambardement entrepris par Ford Europe se traduira in fine par une nette réduction du catalogue. Celui-ci passera de quinze modèles en 2018 à seulement sept en 2024. Le 15 décembre, la marque à l’ovale bleu a également annoncé la création au plan mondial, dès 2023, de trois unités distinctes, respectivement consacrées à la production de modèles à moteur thermique, de modèles électriques et de véhicules utilitaires.
Contrairement à la stratégie mise en place par Renault, qui veut créer des entités disposant de leur propre structure capitalistique, Ford organisera ses trois futures composantes au sein de la maison mère. Toutefois, celles-ci seront individualisées dans les comptes du constructeur « afin de mettre la pression sur la rentabilité » de chacune d’entre elles, a expliqué Martin Sander, ex-dirigeant d’Audi, récemment nommé à la tête de Ford Europe.
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