Après le record de 2021 et à cause d'une pénurie d'offres disponibles, le marché de l'occasion s'est effondré l'an dernier de près de 14%, au plus bas depuis 2009.
Un marché au plus bas depuis plus de 10 ans. En 2022, il s'est vendu 5,128 millions de voitures d'occasion en France, soit 14,1% de moins que le record atteint en 2021, indiquent les chiffres d'Autoscout24.
La crise du neuf frappe désormais l'occasion
"L’augmentation des prix observée en 2021 combinée à une offre peu abondante avait déjà conduit un certain ralentissement du marché fin 2021. Le marché de l’occasion n’a donc pas pu compenser le manque de véhicules neufs mis en circulation par les constructeurs", explique Vincent Hancart, directeur général d'Autoscout24 France.
Cette crise de l'occasion s'impose comme une conséquence de celle qui touche le marché du neuf depuis près de 3 ans. De 2016 à 2019, il se vendait en effet encore plus de 2 millions de voitures neuves en France chaque année avant le décrochage lié au covid et à la crise des composants. En 2022, le décrochage du secteur reste impressionnant, avec une baisse de près de 8% et à peine plus d'un million et demi de voitures neuves vendues, du jamais-vu depuis 1975.
Après avoir donc été en 2020 et 2021 le moteur d'un marché de l'occasion, solution de repli pour certains acheteurs face à l'explosion des délais de livraison sur le neuf, cette crise du secteur a finalement épuisé les stocks disponibles. Ce qu'on retrouve en particulier dans les immatriculations de modèles récents: les ventes de véhicules de seconde main de moins d'un an ont baissé de plus de 34% l'an dernier.
"D’habitude, nous observons un mouvement de balancier entre le neuf et l’occasion. En 2022, ce phénomène n’a pas été observé avec les deux marchés en large déficit", souligne Vincent Hancart.
A contrario comme le rappelle Challenges, mettant en avant des chiffres de l'Argus, le nombre de transactions sur les modèles les plus anciens - 15 ans et plus - sont restés stables car l'offre s'avère abondante.
Forte hausse des prix sur les modèles essence
Avec un décalage d'environ 10 ans par rapport au neuf dans la structure des ventes par motorisations, le Diesel reste prédominant avec 52% des ventes en 2022. Sa part de marché n'a perdu que 5,8% par rapport à 2021. Le reste du marché se répartit avec les modèles essence à 41%, l'hybride à 4,5% et l'électrique à 1,4%.
La progression des dernières années des motorisations essence, hybride et électrique a clairement été freinée par le manque d'offre. Face à une forte demande, les prix ont logiquement explosé: +20,7% sur un an pour les modèles essence, alors que les Diesel n'augmentaient que de 9%.
Au global, les prix ont progressé de 15,7% sur les 12 derniers mois, à près de 30.000 euros en moyenne. En 2019, ce prix moyen des annonces étaient encore proche des 22.000 euros. Un constat identique se retrouve sur la plateforme Le Bon Coin où toutes catégories d'âge confondues, le prix moyen d'une transaction est passé de 14.100 euros en 2021 à 16.300 euros l'an dernier.
"Pour 2023, nous pensons que les prix devraient se réduire au vu des stocks des professionnels qui commencent à augmenter et à la demande qui restera faible au moins jusqu’au milieu de l’année", prévoit Vincent Hancart.
Ce dernier recommande ainsi aux acheteurs de "faire preuve d'un peu de patience avant que les prix reviennent à des niveaux plus raisonnables".
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