
Le contraste est saisissant. Le marché automobile britannique, traditionnellement deuxième en Europe, derrière l’Allemagne, est à son plus bas niveau depuis trente ans. Il a baissé d’un quart en trois ans et peine à se relever. Dans le même temps, son constructeur le plus prestigieux, Rolls-Royce, n’a jamais vendu autant de voitures. Ses salons sur quatre roues, vendus en moyenne 500 000 euros pièce se sont arrachés.
Depuis sa création, il y a cent dix-huit ans, la firme n’avait pas produit autant d’exemplaires qu’en 2022. Et cela, en dépit de la paralysie du marché chinois, grand amateur de luxe. Certes la firme britannique, achetée en 1998 par l’allemand BMW, n’a vendu que 6 000 exemplaires de ses gros bijoux. Et sa clientèle, présente dans cinquante pays, n’a pas vraiment souffert de la crise. Les carnets de commandes de Ferrari ou Lamborghini sont pleins à craquer et les délais de livraison dépassent allégrement l’année.
Cette performance qui rejoint celle de l’ensemble de l’industrie du luxe a des répercussions visibles sur le secteur de l’automobile. Les ténors du haut de gamme allemand, BMW et Mercedes, dont le marché est bien plus large que celui de Rolls-Royce démontrent eux aussi une belle santé, à mesure que se résolvent les problèmes de pénurie, notamment de composants électroniques, qui ont pénalisé les ventes depuis près de deux ans.
Subventions
Ils ont tous les deux fait part, mardi 10 janvier, d’une amélioration sensible de leurs ventes. Sur le dernier trimestre de 2022, les immatriculations de BMW ont grimpé de 10 % et celles de Mercedes, de 17 %. Et ce mouvement n’est pas près de s’arrêter, car le moteur des ventes est désormais clairement du côté de l’électrique. Pour les deux constructeurs, les ventes ont plus que doublé dans ce domaine, notamment porté par la politique de subventions très généreuse en Allemagne.
La révolution automobile en marche se produit largement par le haut. Dans le pays le plus électrifié du monde, la Norvège, où 80 % des voitures vendues en 2022 étaient électriques, la Tesla Model Y, un gros SUV urbain vendu à partir de 50 000 euros, a remplacé la très populaire Coccinelle Volkswagen sur le podium de la meilleure vente de l’année.
Il est peut-être naturel qu’une rupture technologique aussi majeure commence par se répandre par le haut de gamme, mais la question se pose de sa démocratisation et donc de l’évolution de cette industrie en Europe. Au début de l’aventure, les pionniers s’appelaient Nissan, avec la Leaf, Renault, avec la petite Zoé. L’évolution actuelle du marché, liée aussi aux coûts de production, pousse naturellement les constructeurs à leur préférer le confort des sièges cossus des grosses berlines.
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