
Lire aussiMondial de l’Automobile : pourquoi les Chinois ne casseront pas les prix
La puissance du marché national
Mais qui est donc ce mystérieux constructeur, appuyé depuis 2008 par la société d'investissement Berk-shire Hathaway? Fondé en 1995 à Shenzhen, BYD (prononcez à l'anglaise "bi-ouaille-di") est l'acronyme de Build your dreams, "construisez vos rêves". Sa notoriété est montée d'un cran en octobre, quand le loueur de courte durée Sixt a fait connaître son intention de commander 100.000 électriques du chinois d'ici à 2028.
D'abord spécialisée dans les batteries, l'entreprise ne s'est lancée dans l'automobile qu'en 2003. L'an dernier, elle accédait au second rang mondial des véhicules électriques, derrière Tesla et son 1,3 million d'unités, alors qu'elle écoule 99% de sa production sur son marché national. Voilà qui "atteste de sa puissance industrielle phénoménale", admire un équipementier français.
L'an dernier, quand Tesla augmentait ses ventes mondiales de 40%, BYD triplait les siennes, toutes motorisations, à 1,9 million d'unités. Pour l'instant, près de la moitié sont des hybrides essence-électrique, mais le groupe compte basculer vers le 100% électrique dès 2030 et défricher de nouveaux débouchés à l'exportation. A commencer par l'Europe, qui "offre un champ de conquête plus facile que les Etats-Unis, du fait de son ambition d'interdire dès 2035 la vente de moteurs thermiques", analyse Jamel Taganza, du cabinet Inovev. Or, l'avance prise par les Chinois leur donne l'avantage sur ce terrain.
Lire aussiTesla casse ses prix pour relancer ses ventes
Une marque encore confidentielle en Europe
Pour l'heure, le poids de BYD est insignifiant en Europe. Son offensive a démarré en juin 2021 par la livraison d'un premier contingent de 100 SUV en Norvège, où ses ventes n'ont pas dépassé les 1.876 unités l'an dernier (estimation Inovev). C'est mieux que les 140 véhicules immatriculés aux Pays-Bas en 2022, que les 116 en Suède, les 46 au Danemark et les 34 en Belgique. Boulevard de Sébastopol, les curieux peuvent admirer les trois modèles BYD (la berline et deux SUV), taxés à 10% par l'Union européenne, "quand il y a 25% de taxes pour entrer en Chine", dénonce Carlos Tavares.
Cette dissymétrie inquiète d'autant plus le directeur général de Stellantis que, dit-il, "les constructeurs chinois cherchent à se positionner nettement sous le prix des Européens". Ce n'est pas toujours le cas, puisque BYD ne s'affiche que 5% moins cher que les références européennes et coréennes. Seuls 1.000 à 3.000 euros séparent son SUV compact BYD Atto 3 des Kia Niro EV et Volkswagen ID.3. Quant au grand SUV BYD Han, il n'est qu'à 2.000 euros du Mercedes EQE. A se demander si les clients seront au rendez-vous, quand le compatriote MG casse les prix et propose la familiale électrique MG4 au prix d'une Renault Zoe de taille inférieure.
Une différence qualitative
Il existe "trois manières pour un constructeur chinois de prendre pied en Europe" , résume Clément Dupont-Roc, directeur stratégie du cabinet de conseil en marketing C-Ways, comparant BYD à MG et Geely. Ce dernier a choisi de "voler au secours de marques à l'agonie", telles Volvo, Lotus et Smart qu'il contrôle dorénavant. Depuis 2020, MG préfère sacrifier ses marges "pour faire du volume et prendre rapidement des parts de marché". Dernier arrivé, BYD ne cherche pas à faire la différence par le prix, mais plutôt par la qualité de ses produits. En visant le premium, BYD "dégage une marge en ligne avec celle des marques établies" et laisse à d'autres le créneau peu rémunérateur des voitures bon marché.
Une stratégie pertinente sur un marché où le gros des ventes se fait dans la tranche de 40.000 à 60.000 euros. Une fois que la demande se sera élargie vers le bas, BYD pourra puiser des modèles plus abordables dans son vaste catalogue et envisager de faire du volume. Le début de la véritable offensive, en somme.
https://news.google.com/rss/articles/CBMigQFodHRwczovL3d3dy5jaGFsbGVuZ2VzLmZyL2F1dG9tb2JpbGUvYXV0b21vYmlsZS1sZS1jb25zdHJ1Y3RldXItY2hpbm9pcy1ieWQtbWlzZS1zdXItbGUtaGF1dC1kZS1nYW1tZS1wb3VyLXNlZHVpcmUtbGV1cm9wZV84NDU4ODbSAYUBaHR0cHM6Ly93d3cuY2hhbGxlbmdlcy5mci9hdXRvbW9iaWxlL2F1dG9tb2JpbGUtbGUtY29uc3RydWN0ZXVyLWNoaW5vaXMtYnlkLW1pc2Utc3VyLWxlLWhhdXQtZGUtZ2FtbWUtcG91ci1zZWR1aXJlLWxldXJvcGVfODQ1ODg2LmFtcA?oc=5Bagikan Berita Ini
0 Response to "Automobile: le constructeur chinois BYD mise sur le haut de gamme pour séduire l'Europe - Challenges"
Post a Comment