
À première vue, Édouard est l’un des 26 pilotes engagés en F4 France 2023. Discret comme tout, le jeune pilote a néanmoins une particularité que tous ses autres copains n’ont pas : il s’agit à peine du premier week-end de course de sa jeune carrière.
Au départ, Édouard Borgna devait suivre le parcours classique d’un adolescent se rapprochant de la fin de son parcours scolaire avant d’entamer les grandes études. Alors que tout portait à croire qu’il allait se lancer la finance, il a décidé de tout plaquer pour se consacrer à l’une de ses grandes passions : le sport automobile.
Sur un coup de tête
« Je suis un grand fan depuis tout petit, nous explique-t-il. J’ai assisté à mon premier Grand Prix l’année dernière (Italie 2022). J’étais dans les paddocks et quand je voyais les pilotes de F3 qui ont mon âge je me disais que c’était assez dingue ce qu’ils faisaient. Je me suis alors dit pourquoi pas moi. J’ai bossé sur le projet pendant plusieurs mois et j’ai même roulé dès septembre dernier. »
Soutenu de tout cœur par sa famille et par son grand frère, très passionné par l’univers de la course, Édouard a alors entrepris son chemin vers les Coupes de Pâques de Nogaro, théâtre de la première manche de l’exercice. Pour cette quête, c’est Denis Plichet qui l’a pris sous son aile. Entraîneur d’Alssandro Giusti, dernier champion de F4 France et engagé en FRECA, le Normand a noté des signes de progression chez son élève. « Au départ, il était à plusieurs secondes des références, ça pouvait aller jusqu’à 12, nous expliquait-il. Puis au fil des roulages, il a compris les fondamentaux et a vite rentré des chronos qui lui ont permis de se rapprocher. Malgré le manque d’expérience, c’est quelqu’un de motivé et qui progresse. » Et son protégé d’ajouter. « Au début j’avais un peu du mal mais dès que j’ai commencé à travailler avec Denis fin décembre/début janvier il m’a réellement fait progresser. Les chronos se sont améliorés après avoir été un temps derrière. Je me suis donc dit “On y va et voyons ce qu’il se passe“. »
Permis de rêver
Malgré l’excitation que peuvent lui procurer ses débuts en sport automobile, Édouard Borgna est conscient que le chemin à parcourir est encore long, très long. Il connait le niveau de ses adversaires, notamment des redoublants comme Enzo Peugeot ou Romain Andriolo, mais aussi des jeunes pousses qui arrivent du karting et sait qu’aller les chercher ne sera pas une mince affaire. « Je ne m’attendais pas un faire un Top 5 pour ma première, reconnait-il plein de lucidité après les qualifications desquelles il s’est extirpé avec le 19e temps. Est-ce que j’aurais pu faire mieux ? Forcément. Mais c’est une première course cela me permet d’apprendre pour la suite. C’est sûr que cela m’aidera. J’ai compris par exemple l’état d’esprit à avoir pour des qualifications. Pour la saison, je n’ai pas d’objectifs particulier. Je veux simplement donner le meilleur de moi-même, progresser et performer le plus possible. »
Alors qu’il s’apprête à faire ses premiers pas dans le monde du sport auto, notre interlocuteurs se donne le droit de rêver. S’il sait qu’atteindre la F1 relève presque de l’impossible compte tenu de la situation, Édouard veut au moins se donner les chances de découvrir les différents étages de la pyramide de la monoplace. Aujourd’hui en F4 France, il n’exclut pas un jour de passer au niveau supérieur que ce soit la FRECA ou la F3 et même plus loin. « Tout est possible, pointe-t-il. Je vais tout donner pour essayer de monter dans les catégories supérieures. » En tout cas, on te le souhaite.
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