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La filière du lavage automobile défend son modèle face à la sécheresse - Le Monde

Yves Brouchet, directeur général des stations de lavage de véhicules Eléphant bleu, montre les boues récupérées et traitées à Hoerdt (Bas-Rhin), le 28 mars 2023.

Mise en place pour analyser la sécheresse de 2022, une mission interministérielle vient de publier un rapport d’inspection dans lequel elle alerte sur l’éventualité de la survenue d’événements plus graves au cours des prochaines années. D’après les auteurs, dès 2023, la France pourrait connaître les mêmes difficultés, voire une situation encore plus problématique que l’année précédente.

Face aux difficultés d’approvisionnement en eau potable, les préfectures imposent des restrictions pour préserver les ressources. Parmi les activités ciblées figure celle des stations de lavage automobile, qui peuvent être fermées temporairement par l’administration, ou bien obligées de réduire leur utilisation d’eau ou de raccourcir leurs horaires d’ouverture. Organisation patronale des services de l’automobile, Mobilians défend cependant les 12 000 points de lavage automobile du territoire français, et demande un assouplissement des mesures. « La filière du lavage dépollue le parc automobile et préserve les ressources tout en n’utilisant que 0,2 % de la consommation d’eau potable », écrit le syndicat.

Autre argument mis en avant par Mobilians : lorsque les stations sont fermées, les automobilistes lavent leurs véhicules à leur domicile. Or, d’après l’organisation patronale, les stations traitent plus de 48 000 tonnes de boues polluées par an. Une mission dont ne s’acquittent pas les particuliers et les professionnels quand ils procèdent au nettoyage chez eux ou sur le site de leur entreprise. De plus, la quantité d’eau consommée augmente dans des proportions importantes en cas de lavage à domicile. D’après la profession, un lavage en centre professionnel nécessite de 60 litres à 160 litres, contre 300 litres lorsqu’il est réalisé en dehors des sites aménagés.

Restrictions progressives

Mobilians demande donc des mesures de restriction plus progressives et plaide pour la création d’un fonds de compensation pour les pertes subies par les centres de lavage en raison des fermetures administratives. L’organisation patronale appelle également de ses vœux la création d’un label « consommation d’eau maîtrisée » pour indiquer les centres les plus économes aux automobilistes.

L’enseigne Eléphant bleu monte aussi au créneau. Ses dirigeants insistent sur le rôle de station d’épuration des centres de lavage. « Potentiellement, estime Yves Brouchet, son directeur général, les centres pourraient éviter le déversement des 92,5 millions de tonnes de polluants produits par les 40 millions de véhicules en circulation chaque année. »

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