
Le gouvernement envisage une nouvelle version du bonus écologique qui favoriserait les modèles produits en Europe.
Soutenir les ventes de voitures électriques, sans pour autant subventionner les marques chinoises: c'est le dilemme que souhaite résoudre le gouvernement français. A l'occasion de la journée "Réindustrialiser la France" organisée à l'Elysée jeudi prochain, Emmanuel Macron devrait ainsi annoncer plusieurs projets pour "verdir" l'industrie.
Parmi eux, un bonus écologique qui encouragerait la production de voitures électriques avec un meilleur bilan carbone, croit savoir Le Figaro.
Comment fonctionne le bonus actuel?
Depuis début 2023, le bonus écologique est attribué pour l'achat d'une voiture 100% électrique neuve, avec une subvention de 5000 euros, sans condition de revenus, attribuée pour tous les modèles à moins de 47.000 euros et de moins de 2,4 tonnes. Il n'est désormais plus proposé pour les voitures hybrides rechargeables, qui en bénéficiaient encore l'an dernier.
Ce bonus est théoriquement limité à 27% du prix d'achat du véhicule. Théoriquement, car il n'y a plus de modèles éligibles à moins de 18.517 euros (le seuil à partir duquel on atteint ce seuil de 27%). La moins chère des voitures électriques, la Dacia Spring, démarre actuellement à 20.800 euros. Si la petite électrique était restée à son prix de départ de 2021, à 16.990 euros, son bonus serait limité à 4587 euros (soit 27% du prix d'achat).
Si on pense tout de suite aux marques chinoises, ce sont surtout des marques occidentales qui vendent aujourd'hui en Europe des modèles assemblés en Chine et importés en Europe. On peut ainsi citer les Tesla Model 3 et la plupart des Model Y (seules les versions Performance sont assemblées à Berlin), les BMW iX3 ou encore cette fameuse Dacia Spring.
Protéger le secteur automobile européen
Avec une nouvelle version du bonus, l'idée serait de recréer des barrières à l'entrée au marché européen pour les constructeurs hors-Union et en particulier les marques chinoises, qui ont de fortes ambitions en Europe. Ces barrières existaient sous forme de normes de sécurité ou antipollution sur les modèles à moteur thermique, mais avaient disparu avec l'arrivée des modèles électriques.
Un danger économique réel, comme l'indiquent plusieurs études, alors que le secteur automobile reste un réservoir d'activité et d'emplois important en Europe.
"La concurrence des véhicules électriques chinois pourrait coûter 24 milliards d'euros par an au secteur automobile européen d'ici 2030", souligne un document d'Allianz Trade publié ce mardi 9 mai.
Vers un bonus plus "écologique"?
Les nouveaux critères d'attribution du bonus prendraient notamment en compte l'énergie utilisée pour la production. "Le gouvernement va prendre en compte le type d’énergie utilisée pour produire les véhicules et les batteries électriques pour attribuer ou non le bonus écologique", écrit Le Figaro.
Avec une production d'électricité encore à 70% d'origine fossile en Chine, la France (et plus largement l'Europe) pourrait ainsi trouver un nouveau motif d'exclusion de cette concurrence. Surtout sur une aide d'Etat qui vise à favoriser des véhicules "propres", zéro émission lorsqu'ils roulent, mais avec l'argument de réduire aussi au maximum le bilan carbone lors de la production.
Une idée déjà évoquée par la PFA, la Plateforme Automobile, qui représente la filière automobile française, le mois dernier, en évoquant un bonus "made in Europe" qui suivrait l'exemple américain.
"La possibilité d'un bonus réservé à des véhicules fabriqués sur le sol européen, à l'image de l'IRA (Inflation Reduction Act) aux Etats-Unis, fait partie des pistes de réflexion", avait ainsi déclaré à Reuters Marc Mortureux, directeur général de la PFA, en marge d'une conférence sur l'éventualité d'un "Buy European Act" le 19 avril dernier.
Reste à savoir comment se matérialiserait concrètement ce label, dans un premier temps français, pour accorder ou non le bonus écologique à certains modèles. Surtout dans un contexte où les automobilistes sont fortement incités à passer à l'électrique et que le modèle le moins cher, la Dacia Spring, est assemblée en Chine.
Deux modèles électriques et made in Europe doivent sortir prochainement, avec un tarif visé de 25.000 euros: la Renault R5 dès l'an prochain et la Volkswagen ID.2 pour 2025.
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