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Au volant des premières autos, des débuts électriques : épisode 1/4 du podcast Automobile, une histoire sur les ... - France Culture

Vapeur, essence ou électrique ?

Les premiers prototypes d’automobiles apparaissent dès la fin du XVIIIe siècle, avec par exemple le fardier à vapeur de Joseph Cugnot, fabriqué en 1769 et conservé au Musée des Arts et Métiers. Cette première expérience de véhicule automobile, qui reste une source d’inspiration, a cependant de nombreux défauts. Presque cent ans plus tard, en 1873, Amédée Bollée invente L’Obéissante sur un principe similaire. En effet, ces deux inventions fonctionnent à la vapeur, qui est alors la source d’énergie la mieux maîtrisée.

L'historien Jean-Louis Loubet revient sur les premières voitures, "À l'époque de la deuxième révolution industrielle, il est logique de s’intéresser au pétrole, mais plus encore peut-être à l’électricité. C’est la fée électricité qui marque le tournant du siècle ! Pourquoi ne pas mettre un moteur électrique sur une automobile ? Il y a beaucoup d’avantages, notamment le fait qu’il n’y ait pas de levier pour la carburation. Le changement de vitesse n’existe pas, on freine avec l’électricité."

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Néanmoins, les premières automobiles ont dès le début différents types de motorisation : à côté de la vapeur, des véhicules électriques se développent, mais aussi des moteurs alimentés par essence. Ces moteurs ont chacun des avantages et des inconvénients. Le moteur à vapeur est lourd et contraignant car il doit être alimenté en eau et en combustible régulièrement, il met longtemps à chauffer et à monter en pression. Face à lui, le moteur électrique permet de se déplacer plus rapidement mais est alimenté par des batteries longues à charger et qui n’offrent que très peu d’autonomie. Ce sont donc les moteurs à combustion interne qui s’imposent peu à peu : ils ont une meilleure autonomie que les batteries électriques, et s’il faut faire le plein de temps à autre, ils ne nécessitent pas des haltes aussi fréquentes que les moteurs à vapeur.

L'Automobile Club de France, démocratiser la voiture

Face au développement de l’automobile, et à l’émergence d’acteurs industriels comme Peugeot, Panhard et Levassor ou Michelin pour les pneumatiques, le secteur s’organise et se dote d’une structure dédiée, l’Automobile Club de France (ACF), premier club automobile au monde. Fondé en 1895, l’Automobile Club de France se fixe pour objectif de promouvoir l’automobile auprès du grand public et ainsi de servir de passerelle entre les constructeurs et la société.

Pour Emmanuel Piat, "L’Automobile Club de France est composé d’une myriade de membres d’horizons différents. Composé de constructeurs, de clients et de mécènes, on y retrouve une multitude de catégories socioprofessionnelles qui représentent toute une part de la société. Néanmoins, les premières automobiles sont des objets extrêmement rares. Ceux qui les conduisent représentent plutôt l’aristocratie ou la haute bourgeoisie. Il faut attendre que le fordisme apporte une certaine standardisation et permette la démocratisation de l’automobile."

L’Automobile Club de France programme rapidement des événements pour faire rayonner l’automobile et développer sa clientèle potentielle. En 1898 est ainsi organisée l’Exposition internationale d’automobiles au jardin des Tuileries à Paris, le premier salon de l’automobile. Pour les constructeurs qui y participent, c’est l'occasion de mettre en avant leurs modèles. Le salon est également un divertissement populaire qui rencontre un immense succès puisque 140 000 visiteurs viennent admirer les 232 modèles exposés. Parmi eux, seuls quelques-uns peuvent se permettre d’acheter une voiture car l’automobile demeure un objet de luxe, à la fois rare et cher.

La Fabrique de l'Histoire

50 min

Quand la course auto prend un nouveau virage

Les premières courses automobiles font également leur apparition. En 1895, la première course de vitesse est organisée entre Paris et Bordeaux. Ces courses sont suivies par un public nombreux et permettent aux constructeurs de tester la fiabilité de leurs modèles, tout en s'offrant une large publicité.

L'historien Lionel Dufaux évoque le rôle des courses dans la démocratisation de la voiture auprès d’un large public : "L’invention d’un objet aussi complexe qu’une automobile est forcément une affaire d’émulation, d’échanges, de discussions, d’inspiration aussi et parfois d’espionnage entre différents constructeurs. Les courses automobiles sont des moments justement au cours desquels on peut juger de la qualité ou des défauts des motorisations, des constructions etc. Les expositions de l’Automobile Club sont également des moments privilégiés pour cette émulation puisque tous les constructeurs sont les uns à côté des autres, auprès d’un public qui peut tout à fait juger de la qualité de leurs constructions."

L’automobile se développe peu à peu, et tandis que sa technologie se perfectionne, elle touche une clientèle de plus en plus nombreuse, entraînant une série de conséquences sociales, culturelles, légales (l’apparition du code de la route, du permis de conduire), tandis que l’espace urbain est redéfini par ces nouvelles pratiques.

🎧 Pour en savoir plus, écoutez l'émission…

Le Pourquoi du comment : l'histoire

Le Pourquoi du comment : histoire

3 min

Toutes les chroniques de Gérard Noiriel sont à écouter ici.

Bibliographie

  • Jean-Louis Loubet, L'Extraordinaire histoire de l’automobile, Les Arènes, 2024
  • Jean-Louis Loubet, Une autre histoire de l’automobile, Presses universitaires de Rennes, 2017
  • Jean-Louis Loubet, La Maison Peugeot, Perrin, 2009

Références sonores

  • Archive sur le Musée de Compiègne, ORTF, 28 septembre 1968
  • Archive sur un cours d'automobile, Max Regnier et sa compagnie, 1935
  • Témoignage de Maurice Penaud, chef mécanicien des expéditions Citroën, Histoire des grands raids motorisés, 2 novembre 1953
  • Interview de Monsieur Hénais un des premiers titulaires du permis de conduire en 1899, France Inter, 18 août 1965
  • Archive sur Monsieur Panhard au sujet des premières voitures, Paris vous parle, ORTF, 4 octobre 1952
  • Générique de l'émission : Origami de Rone

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