Des voitures de prestige retrouvent une seconde jeunesse à Aigueperse - La Montagne

On dit parfois de la Limagne auvergnate qu’elle ressemble à la Toscane. Voilà qu’on lui donnerait désormais des faux airs d’Irlande, de pays de Galles ou d’Angleterre, du côté d’Aigueperse. En effet, rue du Buron, des façades anglo-saxonnes typiques en briques ont vu le jour avec également un pub au charme so British. Mais pour s’offrir ce shot de dépaysement, il faut franchir la porte du garage Boche Automobiles. Un vaste entrepôt qui n’est pas connu des seuls happy few, puisqu’il s’agit d’une véritable institution.

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Un garage créé en 1990 par Jean-Pierre Boche

« Le garage a été créé par Jean-Pierre Boche en 1990, raconte l’actuel gérant, Nicolas Martineau. Il travaillait chez PSA et, en voyage aux États-Unis, il voyait là-bas plein de voitures anglaises. Il a commencé à en importer en France. » À cette époque, on ne peut pas parler de véhicule de collection avec une vingtaine d’années au compteur. « Les gens n’y faisaient pas trop attention. Maintenant avec 30 ans de plus, c’est différent?! ». Le garage Boche est créé et mise principalement sur l’import, la revente et un peu de restauration, en étant aussi très monomarque avec des MGB. « L’établissement est reconnu pour cela avec plus de 500 modèles vendus ici », souligne Nicolas Martineau qui a racheté le garage Boche en 2021, après un second propriétaire, en 2011.Rien ne prédestinait d’ailleurs Nicolas Martineau, 48 ans, à cette carrière-là, venant du conseil dans le monde des technologies, mais néanmoins passionné par l’automobile. Après avoir racheté une Austin-Healey, un roadster de 1965, il se lance, un peu bricoleur, dans une formation continue au CNVA.

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Gestion de projets

Quant au Garage Boche et Aigueperse, ce natif de la région parisienne les rencontre à la faveur d’une annonce, à la fin de l’été 2019. « J’ai l’habitude de gérer des projets. J’ai travaillé graduellement dessus en prenant contact, en tâtant le terrain. Je n’avais pas forcément le profil du repreneur », sourit Nicolas Martineau. Sauf que le courant passe avec Olivier Engelvin, l’ancien propriétaire. Et, à la moitié de sa vie professionnelle, Nicolas Martineau change de département, de métier. Et de vie. Boche Automobiles compte désormais 11 salariés couvrant tous les corps de métiers : carrosserie, tôlerie, peinture, mécanique et même sellerie, depuis cette année. L’atelier fait uniquement appel à la sous-traitance dans le cas du réusinage d’un moteur ou pour le chromage.

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Aston Martin, Ferrari, Maserati

Quant aux véhicules, si les MGB sont toujours là, la gamme s’est élargie aux Mustang, Jaguar, « de plus en plus de Mercedes », et, plus globalement, la majorité des véhicules de prestige pour des prestations d’entretien et de restauration. Et afin de les recevoir dans les meilleures conditions, Nicolas Martineau a pensé à tout un décor à l’avenant.« C’était important pour moi de présenter le véhicule dans un environnement en adéquation. On fait un travail reconnu et de très haute qualité », estime-t-il. Il le faut quand c’est une Jaguar XK 140 à 140.000 € qui passe entre vos mains, des Aston Martin DB2, une Ferrari Daytona, une Maserati, des Lotus et Caterham ou cette Ford Mustang iconique en rouge ou en bleu.

Delahaye bleue 135 M

Rareté aussi que cette Delahaye bleue 135 M que le garage finit de restaurer « et qui n’a jamais été mise en route.Une Rolls à côté - il y en a d’ailleurs une dans l’atelier, une Silver Cloud de 1957 - c’est presque petit. C’était le luxe à la française ». Une centaine d’heures auront été nécessaires pour la réviser, mais « c’est 1.000 à 2.000 heures en moyenne ». 900 heures pour la Mercedes 300 SL à 1,2 M€ que Nicolas Martineau a eu la chance de bichonner. Ou plutôt de lui offrir un vrai lifting : « On a changé sa couleur, refait la mise au point du moteur, des injecteurs, de la pompe à injection, toute la restauration intérieure », liste Nicolas Martineau.Pour mener à bien ce travail, chaque atelier a sa partie dans le garage, « mais on est très à l’étroit. Je suis en train de travailler sur un projet de deuxième local pour qu’on puisse s’aérer un peu », souhaite le gérant. De quoi présenter davantage de véhicules mais également offrir une prestation de gardiennage haut de gamme aux propriétaires de belles américaines et anglaises.

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La carte de  la personnalisation

Côté activités, Nicolas Martineau ambitionne de proposer « de plus en plus de personnalisations. Aller chercher la niche de la niche. C’est un côté créativité que je veux apporter. On le fait déjà sur l’intérieur. » Il estime que deux ans lui seront encore nécessaires avant de se lancer. Mais Nicolas Martineau sait que c’est la préparation qui compte et la patience. La même qu’il faut pour régler ces bijoux mécaniques dont nombre dorment encore sous des bâches, attendant le réveil de ce prince de la mécanique. François Jaulhac

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