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Alpine A424 (2024). L'Hypercar du Mans prend la piste - L'Argus: actualités automobiles

L’Alpine A424 vient d’effectuer ses premier tours de roues sur le circuit du Castellet, en vue de participer au championnat WEC et donc aux 24 H du Mans en 2024. Les directeurs de l’écurie nous racontent cette première séance d’essais.

Par MaxK

Publié le

Premier roulage pour l'Alpine A424.

Fini la LMP2, Alpine va entrer de plain pied dans la catégorie reine de l’endurance et rejoindre la classe Hypercar du WEC en 2024 avec l’A424. Cette dernière marquera le retour de la marque fondée par Jean Rédélé au plus haut niveau de la discipline depuis sa victoire au Mans en 1978, consécration de plusieurs années d’engagement. Préfiguré par le concept-car A424_β en juin dernier, le nouveau prototype vient de prendre la piste pour un déverminage caniculaire sur l’aérodrome puis le circuit du Castellet. Les responsables du projet nous ont confié leurs premières impressions.

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L'A424 s'est dégourdi les roues sur l'aérodrome du Castellet avant d'aborder le circuit.

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Un châssis, un moteur, une équipe

L’Alpine A424 est une Hypercar de type LMDh. Contrairement aux LMH entièrement conçues par leurs constructeurs, comme la Peugeot 9X8 ou la Ferrari 499P victorieuse des 24 Heures du Mans 2023, les LMDh partagent un certain nombre d’éléments. Leur système hybride Bosch, leur batterie Williams et même leur boîte de vitesses Xtrac leur sont communs. Elles doivent reposer sur un châssis homologué LMP2 fourni au choix par Oreca, Ligier, Dallara ou Multimatic. Alpine a opté pour le premier, constructeur français avec lequel la marque au A fléché était déjà associée en WEC depuis 2013. C’est avant tout par leur moteur que ces hypercars peuvent se démarquer, chaque écurie étant libre concernant le choix de sa mécanique. Suite à un appel d’offres, celle de l’A424 vient de chez Mecachrome, déjà partenaire de la marque en F1. Il s’agit d’un V6 3.4 monoturbo dérivé de celui utilisé en F2. Le motoriste français fournit en effet le bloc commun des écuries engagées dans ce championnat, auquel participent de jeunes recrues de l’Alpine Academy. Ce six-cylindres délivre la puissance réglementaire maximale de 680 ch à l’A424. La puissance totale disponible de l’ensemble hybride ne peut excéder cette valeur. L’équipe sportive est la même qu’en LMP2, puisque derrière l’Alpine Endurance Team se cache toujours Signatech.

Ses effectifs s’étoffent pour le programme Hypercar, notamment du fait que l’A424 est hybride contrairement à ses devancières. « Cela rend la voiture beaucoup plus complexe. Il faut travailler sur la gestion de l’énergie, mais aussi le freinage à commande électrique (brake-by-wire) par exemple », nous explique Bruno Famin, vice-président d’Alpine en charge des activités sportives. Les équipes de l’écurie de F1 sont notamment mises à contribution. « Le groupe propulseur a tourné beaucoup plus à Viry-Châtillon (au département moteur d’Alpine F1, NDLR) que chez Mecachrome », souligne le responsable. Ces premiers essais dans le sud de la France en présence de Hugues de Chaunac, PDG d’Oreca, sont donc l’occasion pour cette famille agrandie d’apprendre à se connaître. Philippe Sinault, le patron de l’écurie, confirme : « On construit la nouvelle équipe autant que la voiture. La structure va encore évoluer. Il y aura des têtes nouvelles. »

Pour aborder un tel niveau de compétition, il faut que l’on se renforce. C’est indéniablement notre plus gros projet en endurance.

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Sans livrée pour le moment, l'A424 est toute de carbone vêtue.

L’émotion puis le travail

Le pilote Nicolas Lapierre, fidèle à Signatech depuis plusieurs années et membre de l’équipage victorieux en LMP2 au Mans avec cette équipe à trois reprises, a eu l’honneur de conduire l’A424 pour ses premiers tours de roues. Selon Philippe Sinault, il en est sorti avec le sourire. « Il a souligné le caractère bienveillant de la voiture. Il se trouvait bien installé, et appréciait son comportement réactif et prévisible », raconte-t-il. Et de poursuivre :

C’était un grand moment d’émotion, on a pris le temps de savourer ce premier tour. Mais on est vite rattrapé par l’opérationnel.

Matthieu Vaxiviere et Charles Milesi ont également piloté l’A424 par la suite. « Les trois pilotes ont globalement le même ressenti », dixit Sinault, qui se félicite d’avoir « accumulé énormément d’informations en trois jours ». Alpine s’appuie sur les pilotes de la saison en cours pour étrenner l’A424, mais ses équipages pour le championnat 2024 restent à connaître. « Nous sommes encore en phase de casting pour certains pilotes », précise Philippe Sinault.

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La première séance d'essai s'est déroulée sous une forte chaleur.

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Les points forts et les aspects perfectibles de la voiture commencent déjà à émerger, notamment concernant son moteur, seul monoturbo du plateau. La quasi-totalité de la concurrence utilise une architecture V6 ou V8 biturbo, à l’exception des V8 atmosphériques de Cadillac et Vanwall. Bruno Famin détaille : « En partant d’une base de F2, on ne voyait pas l’intérêt de dépenser des ressources pour développer une seconde boucle d’air. »

Le monoturbo présente un avantage en termes d’intégration, et permet de libérer les pontons. En revanche, cela génère une concentration de chaleur au centre du V. Nous avons identifié des points chauds sur lesquels nous allons travailler.

L’homme insiste sur « l’approche rationnelle » d’Alpine avec ce moteur, comme pour le choix d’une LMDh plutôt qu’une LMH. Ce dernier s’explique également par le projet d’engagement de l’A424 dans le championnat américain IMSA en catégorie GTP dans un second temps, pour appuyer l’arrivée prévue de la marque au pays de l’Oncle Sam. Famin souligne que les récents changements d’effectifs à la tête d’Alpine, et notamment le remplacement du directeur général Laurent Rossi par Philippe Krief, n’impacte pas les plans de l’écurie.

Le départ de Laurent Rossi ne change rien, la stratégie d'Alpine est très claire.

« Nous souhaitons développer la notoriété de la marque à travers des programmes de sport automobile. Le changement de casting ne change rien à la stratégie ou au programme sportif », assure-t-il.

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Plus que la performance, les premiers essais servent à fiabiliser la voiture.

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Alpine déjà dans la course

Pour Bruno Famin comme pour Philippe Sinault, le leitmotiv des prochaines séances d’essais est clair : fiabilité, fiabilité, fiabilité. Pour ce faire, l’A424 se frottera encore à de très fortes chaleurs en cette fin d’été. Elle enchaînera bientôt les tours sur les circuit d’Aragon et de Jerez, en Espagne, puis de Portimao au Portugal. Sa procédure d’homologation est prévue pour décembre prochain, suite à quoi ses caractéristiques seront quasi-figées jusqu’en 2025.

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Nicolas Lapierre dit apprécier la position de conduite. Les pilotes de course ont un sens du confort tout particulier.

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Les deux voitures engagées dans le championnat WEC 2024 feront leurs débuts sportifs le 2 mars prochain lors de 1 812 km du Qatar. Elles se frotteront alors aux Hypercars de Ferrari, Toyota Porsche, Peugeot et Cadillac qui auront accumulé de l’expérience en 2023, ainsi qu’à celles de Lamborghini et BMW qui rejoindront le peloton. « Oui, cela nous met beaucoup de pression. Le calendrier est très serré », reconnaît Philippe Sinault, qui ajoute :

La pression nous prouve que l’on réalise quelque chose, et ces premiers essais m’ont donné confiance en l’équipe. Nous avons tout ce qu'il faut pour faire quelque chose de bien.

A suivre donc, très vite.

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Premier arrêt au stand pour le prototype au A fléché.

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